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Face au découragement et à l’essoufflement des personnes travaillant dans le milieu communautaire depuis la mise en place des mesures d’austérité libérales et face à un gouvernement qui ne semble pas être sensible à leurs doléances, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides a décidé il y a deux semaines d’envoyer une mise en demeure au premier ministre Couillard.
Les membres du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) sont découragés: la mise en place de coupures importantes dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l’aide sociale par le gouvernement Couillard a fait exploser les demandes d’aide mais a diminué leurs ressources. Un grand sentiment d’impuissance s’est ainsi installé au sein des personnes oeuvrant dans ce domaine.
Déjà il y a un an, les organismes communautaires sonnaient l’alarme face aux réductions importantes des fonds publics dans le domaine communautaire. Selon Linda Déry, coordonnatrice au ROCL, la situation s’est encore dégradée. La réforme de l’aide sociale, par exemple, a fait exploser de 300% le nombre de personnes fréquentant les banques alimentaires.
Le ROCL considère que les récentes décisions gouvernementales ne respectent ni la loi 112 qui vise la lutte à la pauvreté ni la Charte des droits et libertés.
Dans un contexte où le gouvernement actuel ne semble pas respecter ses propres lois, le ROCL a donc décidé, le 26 janvier dernier, de transmettre une mise en demeure au premier ministre Couillard. La lettre dénonce le fait que «les orientations concernant le repositionnement de l’État et la course au déficit zéro […] n’ont jamais fait l’objet de réels débats publics et pourtant, ces mesures affectent le bien commun, détournent les fonds publics et […] détériorent les conditions de vie des populations déjà vulnérables et exclues.» Le ROCL met ainsi Philippe Couillard en demeure de «ramener dans la sphère publique [les sommes détournées de 1,3 milliard octroyées à Bombardier, de 400 M $ en trop perçu par les médecins et de 800 M $ utilisés pour restaurer les sites miniers pollués et abandonnés par l’industrie] et de respecter [ses] engagements inscrits dans la loi 112 et dans la Charte des droits et libertés de la personne afin d’éviter la faillite sociale. »
En date du 10 février, le bureau du premier ministre n’avait pas encore répondu à cette mise en demeure.