La position du CRTC évolue malgré ses réticences

Alexandra Girard
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Alexandra Girard – Le chef du parti Renouveau prévostois, Paul Germain, a déposé un mémoire à Gatineau, le 12 avril dernier, à l’occasion des audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), sur l’état problématique de l’accès à Internet haute vitesse à Prévost. Rendre accessible ce service à tous les résidents de la municipalité serait la moindre des choses, car « c’est une simple question d’équité », a-t-il dit. Tour d’horizon sur la situation actuelle du dossier.

Les habitants des secteurs des lacs René, Écho et Renaud, soit 20 % de la population prévostoise, ne sont pas en mesure d’accéder à un service Internet d’une vitesse minimale de 10Mbs. Voilà une aberration, selon Paul Germain, et c’est ce qui le motive à poursuivre sa quête. Dans son mémoire, rédigé en collaboration avec Pierre Daigneault, il souligne que ce sont 2 500 habitants de la municipalité qui ne sont pas desservis par les grandes compagnies de télécommunications offrant un service Internet haute vitesse (IHV). Considérés comme des secteurs non rentables, les résidents se contentent donc d’un câblodistributeur des Maritimes, Eastlink, et de petits fournisseurs wifi, NornetHV et AmeriSys, dont les services coûteux sont bien loin de répondre aux besoins concrets des habitants avec une vitesse réelle de 2 à 3 Mbs.

Les réticences du CRTC

Durant les premiers jours d’audiences du CRTC, en avril dernier, la réception du mémoire intitulé Plaidoyer pour donner des outils aux communautés locales n’a pas été particulièrement chaleureuse, a précisé le chef du Renouveau prévostois. « Il y avait un aspect politique à notre présentation qui n’a pas plu au président du CRTC », Jean-Pierre Blais, qui, a par le fait même, affirmé qu’une vitesse Internet de 2 à 5 Mbs suffisait pour tout usage domestique. Opinion avec laquelle Paul Germain est tout à fait en désaccord. La Chambre des commerces de Sainte-Adèle, présente également pendant les audiences du CRTC, a dit appuyer de façon intégrale les propos du mémoire de Germain et Daigneault. L’union fait la force; « C’est important de s’auto-soutenir entre municipalités » et de travailler ensemble à faire avancer l’état de la situation, a-t-il indiqué.

Suite aux audiences du mois d’avril, les rapports du CRTC que reçoit M. Germain laissent entrevoir que le Conseil se demande s’il serait possible d’obliger les compagnies de télécommunications à fournir obligatoirement un minimum de 5 Mbs à la population. C’est donc dire qu’à travers le processus, la position du CRTC progresse. « On a réussi à faire évoluer les choses, pas comme on aurait voulu, mais tout de même les choses évoluent », a-t-il ajouté.

Solutions possibles et impacts

Si les compagnies de télécommunications ne veulent pas offrir un service IHV fiable et abordable à certaines régions, pourquoi ne pas donner les moyens aux communautés locales de se munir des outils nécessaires pour mettre en place, elles-mêmes, légalement ce service? Paul Germain préconise ainsi la création d’un bureau d’aide aux communautés locales pour le développement d’un réseau IHV, qui serait en mesure de diriger les citoyens vers les bonnes solutions et les bons spécialistes.

Compte tenu que Prévost se situe seulement à 45 minutes de Montréal, c’est absurde qu’en 2016, certains ne puissent pas avoir accès à IHV, un service, à présent, essentiel. Ne pas y avoir accès a des impacts inévitables sur la région, soutient M. Germain, « les travailleurs autonomes en ont absolument besoin pour pouvoir travailler à partir de leur résidence; nos enfants y ont recours pour consulter divers documents scolaires, de plus en plus souvent accessibles via des logiciels nuagiques, sans oublier l’impact sur la valeur des maisons situées dans les secteurs mal desservis ».

Transparence et participation

Le chef du Renouveau prévostois envisage de se pencher durant l’été sur les dossiers du transport collectif en région et de la transparence au niveau municipal. Son ambition est de faire participer plus les gens au niveau démocratique et qu’ils soient, également, plus consultés. « C’est mon leitmotiv, une des raisons pourquoi je suis en politique », a-t-il affirmé.

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