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Sous le toit de l’Échelon
Valérie Lépine – « Être logé est un élément fondamental du rétablissement, de l’intégration et de la participation sociale des personnes atteintes d’un trouble mental. De plus, la stabilité résidentielle est un élément déterminant lorsqu’une personne désire retrouver son pouvoir d’agir. »1
Le conseil d’administration de l’Échelon des Pays-d’en-Haut avait un rêve : offrir des logements abordables aux personnes souffrant de troubles mentaux importants. Et c’est avec une confiance inébranlable qu’ils ont travaillé à la réalisation de ce projet pendant cinq ans. En septembre 2016, leur rêve est devenu réalité : les trente logements de l’établissement Sous le toit de l’Échelon situé à Sainte-Adèle ont été prêts à accueillir leurs premiers locataires. Ceux-ci ont maintenant un chez-soi. Rencontrée en entrevue, Lucie Arcand, coordonnatrice de l’organisme l’Échelon et principale responsable du projet, a affirmé que le fait d’avoir un milieu de vie stable et sécuritaire aide les personnes ayant un problème de santé mentale grave à mieux vivre avec leur maladie.
Un milieu de vie
L’offre de logements abordables pour les personnes souffrant de santé mentale étant très rare dans la région, l’Échelon a dû établir une liste de critères qui lui ont permis d’évaluer quels candidats bénéficieraient le plus de ce genre d’appartements. Entre autres critères, on avait inclus la capacité de gérer les conflits, la capacité de vivre en communauté et la volonté de s’impliquer. L’implication fait en effet partie de la philosophie de l’établissement. Les locataires doivent être prêts à accomplir quelques tâches communautaires. Par exemple, quatre d’entre eux sont maintenant responsables du déneigement des trottoirs de la bâtisse. D’autres s’occupent de la friperie, du courrier ou de faire des levées de fonds.
Outre les trente appartements, Sous le toit de l’Échelon offre à ses locataires divers services et quelques salles communautaires. Une intervenante est disponible tous les jours de 11 h à 18 h pour aider les résidents à répondre à différents besoins. Et des salles d’ordinateurs, de télévision, de jeux, de réception et une immense cuisine communautaire moderne y sont accessibles. Les locataires ont donc à portée de main des lieux pour socialiser s’ils le désirent.
Une partie du financement initial du projet a été trouvé auprès de la MRC des Pays-d’en-Haut, de la Caisse populaire et du CLD. La municipalité de Sainte-Adèle a également donné le terrain à l’Échelon. Le coût total de sa réalisation s’est élevé à 5 M$ et, fait inusité dans un projet de cette envergure, seulement un tiers du montant prévu pour les contingences a été utilisé. L’Échelon a par ailleurs bénéficié du soutien du programme Accès Logis de la Société d’habitation du Québec.
Quelques mois après l’ouverture, comment se déroule l’adaptation des locataires à leur nouveau milieu de vie ? Lucie Arcand s’est dit agréablement surprise de voir que la majorité des résidents collaborent très bien et s’accommodent des règles mises en place. Cependant, la combinaison du déménagement de l’Échelon (voir plus bas), des ajustements nécessaires à apporter au milieu de vie et des « irritants » liés à la bâtisse (travaux non encore complétés ou dysfonctionnement de certains équipements) ont fait dire à Mme Arcand que bien qu’elle se soit attaquée à un éléphant lors de la réalisation du projet de construction, elle et son équipe a dû affronter un mammouth durant les mois qui ont suivi l’ouverture officielle des logements.
Déménagement de l’Échelon
Le projet prévoyait dès le départ l’adjonction des locaux de l’Échelon, auparavant situés à Piedmont. Les activités de cet organisme communautaire, qui œuvre depuis 23 ans au soutien de personnes qui souffrent ou ont souffert de problèmes de santé mentale, se déroulent maintenant dans des salles rattachées à l’édifice. Les locataires peuvent ainsi profiter facilement de ses services.
- Document Faire ensemble et autrement : Plan d’action en santé mentale 2015-2020 du gouvernement du Québec.