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Le concert de Quartom
Gisèle Bart – Le 2 décembre, sous l’égide de Diffusions Amal’Gamme, quatre chanteurs lyriques, le baryton Benoît Leblanc, le ténor Gaétan Sauvageau, le baryton-basse Philippe Martel et le baryton Julien Patenaude sont venus nous chanter Noël à leur manière, un concert bardé d’humour, mais surtout d’une grande beauté.
Gisèle Bart – Après les présentations d’usage, tout de sourires et de bleu-gris vêtus, quatre gaillards, un « quartom », sont venus se camper sur la scène. Explications humoristiques du nom de leur quatuor, accordement des voix comme d’instruments d’un orchestre, puis, devant une salle remplie, ils entonnèrent la première pièce de leur concert de Noël, Dans une étable obscure. Dès les premières notes, une lame de Beauté s’est emparée de nous pour nous porter vers des sommets. Voix magnifiques, harmonies et arrangements tout aussi beaux, ce fut un ravissement. Alternèrent des pièces plus fantaisistes comme Vive le Vent, et d’autres plus solennelles comme Gloire Immortelle de Gounod. Au Medley, avec leurs seules voix, ils allèrent jusqu’à imiter le son des cloches. Ils nous offrirent entre autres un Ô nuit ! si prégnant que l’on crut sentir sur nous le velours noir parsemé de diamants d’une nuit étoilée, celle que nous venions d’admirer à nouveau dans le récent film La Passion Van Gogh. « Tendre est la nuit » écrivait Fidgerald.
Leur répertoire des plus varié s’étend jusqu’à des Spirituals, et voyage du Pérou, du Vénézuela et de Porto Rico jusqu’à Montréal, avec Nelligan chanté par Claude Léveillée. Plusieurs arrangements proviennent de G. Patenaude, directeur pendant 38 ans des Petits Chanteurs du Mont-Royal dont son fils Julien est lui-même issu. Ce dernier, pas peu fier de cette filiation, a lui-même commis quatre des arrangements de ce soir-là. Un Minuit Chrétien magistral, justement arrangé par celui-ci, capable on aurait pu dire de soulever des toits de cathédrale, est venu couronner le tout, dignement applaudi par une assistance hautement appréciatrice.
Quant à leur humour, qui avait pour but évident de démystifier le milieu dit « classique », également de « dés-ennuyer » le répertoire supposément désuet de Noël, personnellement, je ne l’ai pas trouvé au point. Je demeure persuadée que l’humour « de cuisine » n’est pas nécessairement transférable sur une scène. À mon avis, il gagnerait à être peaufiné, passé au crible, rodé et moins omniprésent. Et j’ai déploré que l’effet d’un Minuit Chrétien aussi enlevant soit terni par une parodie burlesque, et je suis polie, du Yesterday des Beatles, lequel aurait pu être bellement chanté, surtout en rappel.
Quant à moi, j’ai choisi d’en faire abstraction pour garder le souvenir de la magnificence de leurs voix et de leurs harmonies.