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Les enjeux locaux de la circonscription de Prévost
NDLR : Dans la foulée des élections provinciales, le Journal a questionné les candidats des principaux partis afin de connaître les solutions qu’ils souhaitent mettre de l’avant au regard de certaines problématiques régionales. Seuls Québec Solidaire (QS), le Parti conservateur (PC) et la Coalition Avenir Québec (CAQ) ont répondu à nos questions. Les réponses des candidats et candidates seront détaillées ci-bas. Nous regrettons de ne pouvoir publier des réponses des candidats libéral et péquiste, respectivement Suzanne Pomerleau et Thérèse Chabot.
Émilie Corbeil : emilie.corbeil@journaldescitoyens.ca – La région des Laurentides vit le développement le plus intensif de toutes les régions du Québec. Quelles sont les actions que vous souhaitez entreprendre afin de favoriser un développement harmonieux et maintenir, voire améliorer les services rendus à la population ?
Sonia Bélanger, pour la CAQ, a précisé que son parti avait posé des actions concrètes pour accroître l’offre de services rendus à la population de Prévost et des Laurentides, entre autres par l’annonce d’une nouvelle école secondaire et d’une nouvelle bibliothèque dans la ville de Prévost, de même que la création de plus de 200 places en service de garde et la construction d’une maison des Aînés. Également, les projets de maintien, de bonification et d’agrandissement des hôpitaux de Saint-Eustache, de Saint-Jérôme et de Mont-Laurier. Elle termine en mentionnant que son parti continuera d’accroître l’offre de services dans la région, notamment en santé, mais aussi dans le domaine du logement abordable, des places en services de garde et de la couverture cellulaire.
Rose Crevier-Dagenais, candidate pour Québec solidaire, mentionne d’entrée de jeu l’injustice vécue par la région, qui représente 7,5 % de la population du Québec, alors qu’elle reçoit moins de 5 % des investissements gouvernementaux. Selon elle, cette inaction des gouvernements précédents a conduit à plusieurs crises, tant au niveau de l’accès au transport collectif qu’aux soins de santé, aux écoles et aux places en services de garde dans les Centres de la Petite Enfance.
Benoît Cloutier, pour le Parti conservateur, n’a pas répondu à cette première question.
Quelles sont les mesures que vous souhaitez prendre afin d’améliorer la problématique du logement dans la région ?
Sonia Bélanger affirme que son parti a respecté ses engagements en augmentant l’offre de logements dans son dernier mandat, alors que 15 000 logements ont été construits ou sont en voie de l’être. Elle concède toutefois qu’il faudra en faire plus et que c’est pourquoi, si la CAQ est réélue, des investissements de l’ordre de 1,8 milliard de dollars seront faits dans le logement social, permettant la construction de quelques 12 000 nouveaux logements dans le prochain mandat. Elle mentionne également que les Municipalités sont des alliées pour faire face à ce défi, citant en exemple Sainte-Anne-des-Lacs, qui a modifié sa réglementation entourant les locations à court terme.
Pour Rose Crevier-Dagenais, l’accès à la propriété est préoccupant. Le taux d’inoccupation frôlant le 0 % dans plusieurs de nos municipalités, les conséquences se font ressentir tant pour les propriétaires que pour les locataires. Son parti souhaite mettre en place un registre des loyers et favoriser la transparence dans les offres d’achat afin d’éviter la spéculation immobilière. Un gouvernement solidaire s’engagerait par ailleurs à construire 50 000 logements sociaux, modernes et écologiques partout dans la province.
Benoît Cloutier répond qu’il y a effectivement un manque criant de logements abordables dans la région. Il précise cependant que la voie privilégiée par son parti n’est pas de construire des logements sociaux à petits prix, malgré que tout le monde ait droit à une « place » convenable. Son parti suggère plutôt de bonifier l’allocation-logement pour les ménages les moins nantis et de demander une révision du règlement sur les critères de fixation des loyers. Il veillera en outre à confier cette responsabilité à une autorité à vocation économique pour évaluer la conjoncture annuellement à l’abri du politique.
La question du transport devient centrale. À titre de quatrième couronne, nous vivons l’étalement urbain de front. Quelles sont les solutions que vous souhaitez mettre de l’avant pour amoindrir les effets de l’étalement urbain sur les transports ?
Sonia Bélanger mentionne que la question du transport est certainement un enjeu préoccupant pour notre région et que l’offre de transport en commun est une des solutions pour éviter les effets de l’étalement urbain. Elle affirme que son gouvernement a investi près de 56,5 milliards de dollars en transport collectif, en aménagement de voies réservées et en mesures préférentielles pour l’autobus, dont sur l’autoroute 15. Elle précise qu’il est toutefois important de reconnaître la particularité de notre vaste territoire et de sa ruralité pour mieux cibler nos besoins de projets structurants en transport en commun.
Rose Crevier-Dagenais souhaite offrir des alternatives attrayantes et pratiques à la population pour se déplacer sur le territoire. Ces alternatives permettront de réduire le trafic sur les routes et les émissions de GES. Québec solidaire mettra en place un réseau de transport actif, notamment en valorisant des pistes cyclables sécuritaires et accessibles, en développant des services d’autopartage et en favorisant les circuits courts. Les tarifs du transport collectif seront réduits de 50 % en plus de soutenir l’offre sur l’ensemble du territoire. Québec Solidaire souhaite également bonifier le réseau ferroviaire.
Benoît Cloutier admet que nous avons de sérieux problèmes de transport avec les autoroutes qui, à son avis, ne suivent pas la tendance de l’évolution du réseau routier, qui est saturé et ne suffit plus à la croissance propre à la région. Il affirme que nous devons penser à des alternatives pour améliorer la situation, puisqu’il n’est pas sain de perdre plus de deux heures pour revenir à la maison le vendredi. Il promet d’en discuter plus en profondeur une fois élu.
Quelles mesures souhaitez-vous adopter afin de favoriser un développement respectueux de l’environnement dans la région ?
Pour Sonia Bélanger, il est certain qu’un gouvernement de la CAQ continuerait d’investir dans la protection de nos forêts et de nos lacs. Le premier ministre François Legault s’est engagé à créer un Fonds bleu, ayant notamment pour objectif d’améliorer le financement du Réseau de surveillance volontaire des lacs, de créer un programme de nettoyage des berges, de lutter contre les plantes aquatiques envahissantes et de prévenir les pénuries d’eau. L’environnement et la lutte contre les changements climatiques sont des enjeux sérieux et, selon elle, la CAQ est le seul parti à avoir un plan solide, avec de vrais chiffres responsables.
Rose Crevier-Dagenais indique que QS aiderait les Municipalités à développer de nouveaux moyens de revenus, qui proviennent actuellement presque entièrement des taxes foncières. Elle affirme que la densification des villes doit être une alternative à l’étalement urbain et que la protection de nos espaces verts est prioritaire. Le plan vert de QS est selon elle le plus audacieux, mais aussi le plus crédible en matière de transition énergétique. Avec une loi sur le climat, le Québec réduirait de 55 % sa production de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et ce, d’ici 2030, en vue d’atteindre la carboneutralité au plus tard en 2050. Pour protéger notre eau potable, elle suggère d’augmenter les redevances pour les entreprises qui l’exploitent à des fins commerciales. Le réseau de la SÉPAQ serait par ailleurs élargi afin de protéger les écosystèmes, tout en tenant compte des initiatives citoyennes.
De l’avis de Benoît Cloutier, le développement doit être respectueux de la nature. À son idée, les petites Municipalités font de beaux efforts pour la conservation de l’environnement, par exemple Sainte-Anne-des-Lacs, où il habite, qui possède une station de lavage de bateaux pour éviter les contaminations d’un lac à l’autre. Les engrais y sont interdits, des mesures de protection de la nappe phréatique sont prises, en plus de la réglementation sur les bandes riveraines et plus encore. Il privilégie l’interdiction des immeubles à condos comme dans les grandes villes et propose de restreindre à des unités de maximum six logements.
Selon vous, comment le gouvernement provincial peut-il favoriser le développement économique dans les Laurentides ? Quels seraient les pôles d’action prioritaires à ce sujet ?
Sonia Bélanger explique que pour favoriser le développement économique dans les Laurentides, nous devons miser notamment sur le secteur touristique, récréatif et d’affaires, sur nos PME, nos agriculteurs et sur l’achat local. La couverture Internet haute vitesse est également une priorité, comme la régionalisation des quelque 5000 postes gouvernementaux.
Rose Crevier-Dagenais raconte que récemment, le Pont vert, une épicerie locale et bio de Prévost, a fermé ses portes et que les petits commerces sont les premiers à voir les impacts de l’augmentation du coût de la vie et ne peuvent pas se battre à armes égales contre les géants alimentaires. Son parti se donne comme priorité de développer et de maintenir les commerces de proximité et s’engage à créer une certification « Fabriqué au Québec » et une politique d’approvisionnement local. Des mesures comme l’annulation de la hausse des tarifs d’Hydro-Québec, la hausse du salaire minimum à 18 $/heure et une assurance dentaire publique gratuite permettront aux Qué-bécois.es d’économiser et de pouvoir continuer à acheter localement. Ces mesures augmenteraient selon elle le pouvoir d’achat de la classe moyenne et aideraient les com-merces de la région.
Benoît Cloutier soutient que le tourisme est la principale source de notre économie et que nous devons le conserver précieusement en développant des Centres d’interprétation du patrimoine laurentien. Selon lui, le cyclotourisme peut être mieux développé en construisant des hôtels, puisqu’il manque de places pour recevoir tous ces touristes à l’année, tout en préservant le cachet laurentien.
Les services de santé sont clairement déficients dans la région. Quelles sont les actions prioritaires à prendre à ce sujet selon vous ?
Sonia Bélanger explique que pour la circonscription de Prévost, un travail important doit être réalisé pour renforcer l’accès aux médecins de famille et aux professionnels de la santé. Les services de soutien à domicile mériteraient aussi une attention soutenue pour offrir davantage de services à la population. Actuellement, au Plan québécois des infrastructures 2022-2032, c’est 1,35 milliard qui sont prévus pour améliorer nos services de santé dans les Laurentides, ce qui nous place à la 4e position des investissements parmi l’ensemble des régions du Québec. Ces sommes serviront à des projets d’infrastructure pour les hôpitaux, ainsi que pour les maisons des aînés et les CHSLD. Elle indique que le Plan Santé de son parti permettra de former et de recruter plus de 600 médecins et 5 000 professionnels de la santé. Finalement, un nouveau modèle d’hospitalisation à la maison serait développé dans tous les établissements hospitaliers de la province pour permettre aux patients de recevoir leurs soins dans le confort de leur maison.
En tant que paramédic, Rose Crevier-Dagenais constate la difficulté d’accès aux soins de santé de proximité. À Québec solidaire, ils agiraient sur la première ligne en prévention et en optimisant les soins à domicile. Terminé ! l’engorgement des urgences, puisque la ligne 811 serait utilisée comme un service de triage et permettrait de donner un rendez-vous rapidement afin d’éviter le déplacement dans un hôpital. Des équipes multidisciplinaires seraient déployées dans des CLSC ouverts 24/7 pour offrir des services de santé et psychosociaux gratuits à la population. En décloisonnant les professions, des professionnels de la santé comme des pharmaciens, physiothérapeutes, paramédics ou personnel infirmier pourraient utiliser leurs compétences pour décharger le travail des médecins, afin que ceux-ci puissent se concentrer sur les patients gravement malades.
Benoît Cloutier mentionne qu’il y a énormément de travail à faire dans ce domaine et que le problème n’est pas seulement laurentien, mais généralisé au travers la province. Son parti aurait un bon plan pour remettre « les horloges à l’heure ». La plateforme prévoit un droit universel d’accès aux soins médicalement requis. Pour lui, vu l’énorme portion de nos taxes allouées au budget de la santé, les Québécois ont droit à un système de santé innovant et moderne comme dans plusieurs autres pays développés. Tous les Québécois devraient avoir réellement accès aux soins médicaux et aux soins de longue durée grâce à des régimes d’assurances appropriés et devraient avoir le droit de choisir de se faire soigner dans les secteurs public ou privé. Il ajoute que le gouvernement doit encourager de saines habitudes de vie en ne taxant pas les activités sportives destinées aux jeunes. Finalement, il soutient que les aînés nous ont légué un héritage et méritent de poursuivre leur vie dans la dignité avec des soins appropriés, que ce soit à domicile ou en institution.
Vous avez huit jours pour voter
Vous pouvez voter le 3 octobre, mais vous pouvez aussi le faire par anticipation ou grâce à l’une des autres options, comme le vote en établissement d’hébergement pour personnes aînées. Voir les autres options sur le site Internet ci-bas.
Le vote par anticipation se déroule le 25 septembre 2022 et le 26 septembre 2022. Les bureaux de vote sont ouverts de 9 h 30 à 20 h.
Voter au bureau de la directrice ou du directeur du scrutin
Journées supplémentaires pour voter : 23 septembre 2022, de 9 h 30 à 20 h – 24 septembre 2022, de 9 h 30 à 16 h – 27 septembre 2022, de 9 h 30 à 20 h – 28 septembre 2022, de 9 h 30 à 20 h – 29 septembre 2022, de 9 h 30 à 14 h.
www.electionsquebec.qc.ca/voter/ou-et-quand-voter/
Les candidats dans la circonscription de Prévost : Thérèse Chabot du Parti québécois, Suzanne Pomerleau du Parti libéral, Benoît Cloutier du Parti conservateur, Sonia Bélanger de Coalition Avenir Québec et Rose Crevier-Dagenais de Québec solidaire.