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Remise d’un doctorat honoris causa par l’UQO
Michel Fortier – « À l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or », c’est avec cette citation du regretté Hubert Reeves que la rectrice de l’UQO campus Saint-Jérôme, madame Laberge, a salué l’implication d’Alain Saladzius à la préservation des ressources inestimables que sont nos rivières et nos plans d’eau en lui remettant un doctorat honoris causa lors de Collation des grades au campus de Saint-Jérôme de l’UQO ce jeudi 12 octobre.
Rappelons ici que monsieur Alain Saladzius est le président et cofondateur avec le comédien Roy Dupuis, de Fondation Rivières lancée en 2002 pour donner une voix aux rivières, pour les protéger et nous en faire bénéficier. Cet ingénieur dévoué a permis la concrétisation et la mise en œuvre de l’opération Adoptez une rivière qui lui a valu plusieurs prix.
La rectrice de l’Université du Québec en Outaouais (campus de Saint-Jérôme), madame Murielle Laberge, a souligné que monsieur Saladzius a non seulement voué sa carrière à la protection de cette ressource vitale, mais est aussi l’exemple parfait d’un citoyen engagé qui a su mettre son expertise au service de la société. Elle a rappelé l’opération Adoptez une rivière qui a vu le jour en 2001 à la suite d’une mobilisation citoyenne inédite, initiée et coordonnée de main de maître par Alain Saladzius. Cinq groupes nationaux et une multitude de personnalités se sont ainsi ralliés pour parrainer les rivières en danger, signer le manifeste de l’opération et ainsi permettre d’infirmer une décision de l’État et de contrer la construction de 36 petites centrales hydroélectriques sur 24 rivières du Québec. Cette action courageuse et engagée lui a valu le prix Phénix de l’environnement. Il s’est également vu décerner l’année suivante, soit en 2003, le Prix canadien de l’environnement pour sa contribution exceptionnelle à la protection, à la restauration et à la préservation de l’environnement au pays. Il fut également le premier lauréat du prix Héros de l’année du Sélection du Reader’s Digest pour souligner sa ténacité et a reçu la distinction pour services méritoires du Conseil canadien des ingénieurs en reconnaissance de son dévouement bénévole remarquable au sein d’organismes communautaires pour la société canadienne.
Madame Laberge a ajouté qu’Alain Saladzius a également pris part à l’élaboration de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable mise en place en 2011 par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Cette stratégie, actualisée et toujours en vigueur, vise à doter les municipalités d’outils pour acquérir des connaissances et pour poser un diagnostic clair et concret sur leur utilisation de l’eau par rapport aux normes reconnues à l’échelle internationale. Pour y parvenir, plusieurs mesures et engagements sont depuis mis en œuvre par les municipalités et le gouvernement.
C’est sur ces mots que Murielle Laberge termina son allocution en l’honneur d’Alain Saladzius : « Ses accomplissements remarquables et son apport admirable à la protection de l’environnement et plus particulièrement, à la préservation des ressources inestimables et fondamentales que sont nos rivières et nos plans d’eau font de lui un modèle. C’est avec une immense fierté et une profonde reconnaissance que l’Université du Québec en Outaouais décerne un doctorat honoris causa à monsieur Alain Saladzius. »
L’allocution d’Alain Saladzius
Monsieur Saladzius prit la parole pour remercier l’université, madame Laberge et la professeure Audrey Maheu de l’Université du Québec en Outaouais, qui a initié la proposition de sa candidature à cette distinction pour laquelle il éprouve beaucoup de fierté. Très conscient qu’il s’adressait également au diplômé de l’UQO, il a présenté ce qui avait influencé et forgé son identité. « D’abord mes études à Polytechnique. Il en a fallu du travail, le soir, les fins de semaine. Je pense y avoir développé une solide carapace face aux efforts pour réussir. Mais j’y ai surtout rencontré des amis et des professeurs influents, qui ont expliqué tous les défis environnementaux qui attendaient l’humanité dès les années 1980. »
« J’ai ensuite travaillé mes premières années en assainissement des eaux, à dépolluer les eaux de plusieurs municipalités tout au long de la rivière du Nord, cette belle rivière qui traverse les Laurentides. Dans chaque municipalité, je découvrais de petits trésors, des lieux paradisiaques. Je travaillais pour que la population retrouve un accès à une rivière dont l’eau serait propre et accessible. »
Il se souvient d’être allé au journal La Presse pour avoir accès à un ordinateur pour faire des recherches sur ce que faisaient les promoteurs de barrages ailleurs dans le monde. C’était il y a seulement 25 ans ! En s’adressant aux diplômés, il leur dit : « Prenez le temps de vous connaître, d’identifier vos valeurs, réfléchissez-y. Ces valeurs seront vos racines pour tout ce que vous entreprendrez. Restez fidèles à vous-mêmes. C’est à vous de donner un sens à votre diplôme. Soyez audacieux et ambitieux, repoussez vos limites, faites-vous confiance. Allez au bout des projets, prenez des risques, osez. Vous gagnerez la majorité du temps. Sinon vous risquez d’être plus déçu par ce que vous n’avez pas fait, que par ce qui est fait. »