La Bergerie de Falco

Ralentir son chien alors que celui-ci pousse les moutons vers le manieur demande de garder son calme et de garder en tête où doit se diriger le troupeau. – photo : Carole Bouchard
Carole Bouchard
Les derniers articles par Carole Bouchard (tout voir)

Quand les moutons s’emmêlent, le chien s’en mêle!

Carole BouchardLa production ovine au Québec ne demande pas de grand déplacement des troupeaux de moutons empruntant les routes de campagnes et traversant les villages comme on peut en voir encore en Europe. Mais cette tradition des transhumances, pour qu’elle soit possible, demande aux bergers d’être aidés par son chien pour déplacer leurs moutons vers les pâturages.

Florian Djebouri prend le temps de partager avec la participante ses observations après son passage

Ces chiens bergers, on les retrouve aussi au Québec : border collie, berger australien, beauceron, berger belge, etc. Malgré que les producteurs ovins ne les utilisent que rarement pour le travail de ferme, ces chiens peuvent encore apprendre à rassembler et déplacer les moutons. C’est ce que certains adeptes du herding ont eu la chance de faire en août dernier à la Bergerie de Falco, à Prévost.  

Ils étaient une dizaine d’équipe à s’être inscrites au stage de Florian Djebouri venu du nord de la France pour partager avec eux ses connaissances de handler. Celui-ci, en plus de posséder son entreprise où il forme des chiens bergers et leurs utilisateurs, participe à de nombreuses compétitions où il excelle. 

On aime sa compagnie…

L’objectif est de déplacer les moutons sans les précipiter, cela demande des heures sinon des années de travail.

Pour qui possède et aime son chien, il est facile d’imaginer que son quotidien peut ressembler à lui donner de l’affection, lui offrir de longues promenades et ainsi lui assurer son bien-être. «Mais quand tu présentes des moutons à ton chien, ce n’est plus le même chien», d’exprimer certains propriétaires canins venus faire ce stage. «Juste d’arriver à déplacer le troupeau de brebis du point A au point B sans que ça parte dans tous les sens parce que mon chien met trop de pression, ce serait déjà un succès!», d’avouer un participant. M. Djébouri explique quelle méthode il utilise pour garder le contrôle derrière les brebis. Ses observations et ses commentaires sont partagés avec tous les participants après chaque passage. Pour l’un, c’est la mauvaise position entre le manieur, les brebis et le chien qui crée des frustrations sur le chien (et le manieur!), pour un autre c’est de prendre conscience du trop grand nombre d’ordres criés au chien qui rend celui-ci confus et pour d’autres ce sont de subtils ajustements afin d’intervenir juste au bon moment. 

Mais on méconnait ses aptitudes de travail

Alors, pour qui possède et aime son chien berger, le stage à la bergerie a été une occasion d’en apprendre encore un peu plus sur le maniement de son compagnon canin sur un troupeau. Les participants admettent que ces chiens bergers ont besoin de travail mental et d’exercices. Découvrir les aptitudes naturelles qu’il peut posséder et lui permettre de faire bouger un troupeau avec précision et sans précipitation est l’objectif que chacun avait en tête au cours de son stage… « Y parvenir, ça, c’est une autre histoire !», a témoigné un participant. 

Ils étaient venus d’un peu partout du Québec et retournaient chez eux, là où aucun mouton ne les attendrait pour continuer leur apprentissage. Au Québec, il existe moins d’une dizaine d’endroits où il est possible de faire travailler les chiens bergers sur troupeaux. L’activité plait de plus en plus et les chiens bergers sont des races de plus en plus populaires.

print