Voyage en Nouvelle-Zélande

Valérie Lépine
Les derniers articles par Valérie Lépine (tout voir)

Au pays des kiwis

Valérie LépineNous en rêvions depuis quelques années : aller visiter ce pays de verdure et de volcans rempli d’une faune exceptionnelle. La Nouvelle-Zélande nous a accueillis en novembre dernier et ne nous a pas déçus.

L’île du Nord

Un des paysages fantasmagoriques du parc Orakei Korako

Arrivés à Auckland (la plus grande ville du pays avec 1,5 M d’habitants sur une population totale de 4,5 M), nous sommes tout de suite sortis de la ville pour rejoindre Waihi Beach sur la côte est, face au Pacifique. En route, nous avons visité un refuge d’oiseaux (Miranda Shorebird Centre) et avons roulé à travers des paysages ondulants où paissent une multitude de moutons.

Notons qu’en Nouvelle-Zélande,  au pays des kiwis*, on conduit à gauche et les « autoroutes » n’ont, la plupart du temps, qu’une seule voie. On peut y rouler à 100 km/h et dépasser dans la voie en sens inverse… À nos risques et périls puisque les routes sont rarement larges, linéaires ou plates.

Waihi Beach nous a servi de lieu de repos (après plus de 20 h de vol et un décalage horaire de 17 h, nous étions épuisés). Nous y avons admiré la Bay of Plenty avec ses îles verdoyantes et avons pédalé sur une des nombreuses belles pistes cyclables qui sillonnent le pays. Cette randonnée en vélo nous a permis de voir la magnifique gorge Karangahake (une des 14 merveilles de Nouvelle-Zélande) et d’en apprendre davantage sur un ancien village minier.

Kéa, perroquet alpin

La Nouvelle-Zélande a été au XIXe siècle un exportateur important d’or et d’argent. Ses exportations étaient évidemment dirigées vers l’Angleterre, puisque la Nouvelle-Zélande est devenue officiellement une colonie britannique en 1840. Elle fait d’ailleurs encore partie du Commonwealth.

De Waihi Beach, nous avons roulé jusqu’à Taupo, au centre de l’île du Nord et au bord du lac du même nom. Le lac Taupo est le plus grand lac du pays avec 616 km2. Il a été formé par l’éruption d’un volcan il y a 26 000 ans. La région de Taupo comprend plusieurs volcans actifs et c’est une de ses attractions touristiques principales.

Pour nous immerger dans cette géographie particulière, nous avons fait une randonnée de 19 km dans des sentiers au cœur d’une région volcanique. Le Tongariro Alpine Crossing est l’une des randonnées les plus populaires au pays avec 10 000 visiteurs par an. Pas étonnant puisque les paysages lunaires, les cratères fumants, les formations rocheuses étonnantes et la vue sur la région environnante en font une randonnée inoubliable.

Il faut dire que la Nouvelle-Zélande est le paradis des randonneurs. Partout, il est possible de marcher durant un ou plusieurs jours. C’est, à mon avis, un des meilleurs moyens de découvrir la faune et la flore exceptionnelles de ce pays. Nous avons évidemment visité un parc « thermal » (Orakei Korako) où geysers, terrasses de silicate, vase bouillonnante, bains acides et fumerolles nous ont complètement dépaysés.

Après une courte visite à Napier, caractérisée par ses édifices de style Art déco et ses vignobles, nous nous sommes dirigés vers la côte ouest où nous avons pu encore une fois visiter des réserves naturelles riches en oiseaux endémiques. Kéa (perroquet alpin), Kereru (gros pigeon dont l’envergure des ailes est de 750 cm), Pukeko (limicole bleu et rouge) et plusieurs autres oiseaux nous ont charmés.

Avant l’arrivée des humains (Maoris vers 1200 et Européens au XVIIe siècle), les îles de la Nouvelle-Zélande n’hébergeaient aucun mammifère terrestre, sauf deux espèces de chauves-souris. Les oiseaux et reptiles s’étaient adaptés à cet environnement. Plusieurs espèces d’oiseaux avaient notamment délaissé leur capacité à voler. Imaginer l’hécatombe quand les humaines ont introduit rats, chats, hermines et autres prédateurs ! Le pays peine maintenant à éradiquer ce qu’on appelle là-bas les pestes pour sauver leurs populations d’animaux endémiques.

L’île du Sud

Vue des « autoroutes » de l’île du Sud

Après huit jours passés dans l’île du Nord, nous avons atteint l’île du Sud par traversier. Partant de Wellington, capitale du pays, le bateau prend 3 h 30 pour parcourir le détroit de Cook et atteindre la petite ville de Picton. De là, la Queen Charlotte Drive faite de lacets très serrés et surplombant la baie de Tasman nous a permis de rejoindre la ville de Nelson. Au menu dans cette région : randonnée entre mer et montagne dans le parc Abel Tasman, vélo sur la Tasman’s Great Taste Trail et visite de Nelson, ville d’environ 50 000 habitants, avec son marché du samedi (en saison à ce moment-là : pommes, citrons, brocolis, laitues, fraises…), ses bars et restaurants, ses collines et ses plages.

Une autre belle route vallonneuse nous a permis de rejoindre la côte ouest. On avait lu que cette région était la plus belle du pays. Elle offre en effet des paysages grandioses et, parce qu’elle est assez difficile d’accès (elle est coupée du reste de l’île par une chaîne de montagnes appelée Alpes du Sud) et a un climat très pluvieux (plus de huit mètres de pluie chaque année), elle est restée très sauvage. Alors oui, cette région est à visiter absolument pour ses plages désertes à perte de vue, ses populations de phoques, ses hautes montagnes aux pics enneigés, ses glaciers (qui fondent à vue d’œil – changements climatiques obligent), ses points de vue sur la mer et ses formations rocheuses uniques.

Kereru, pigeon de la Nouvelle-Zélande

Ensuite, cap sur la région d’Oamaru et de Dunedin, sur le bord de l’océan Pacifique, région caractérisée entre autres par son héritage écossais, ses plages aux formations mystérieuses (Moeraki Bourlders) et ses populations (malheureusement déclinantes) de manchots.

Nous avons terminé notre voyage en visitant la région des fjords, à l’extrémité sud-ouest de l’île du Sud. Encore là, les paysages grandioses, les immenses lacs d’un bleu cristallin et les randonnées magnifiques ont été une majestueuse conclusion à notre voyage.

Je n’aurai pas l’espace pour parler des kiwis, de l’accueil chaleureux de Néo-Zélandais, des fougères arborescentes, des moutons, des bons vins, du climat ou de la culture maorie. Ce sera peut-être pour une prochaine fois… après mon deuxième voyage dans ce merveilleux pays.

* Les kiwis dont il est question ici sont ces oiseaux particuliers qu’on ne trouve qu’en Nouvelle-Zélande. Kiwis est aussi le surnom donné aux habitants de la Nouvelle-Zélande.

print