Covid et démocratie

Covid et politique
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Au secours de la démocratie municipale

Émilie Corbeil – Tout n’est pas que noir dans cette histoire. Chez nous comme, parions-le, bien ailleurs, le recours aux moyens technologiques visant le respect des consignes d’isolement aura eu pour effet d’augmenter la participation à la démocratie municipale de manière impressionnante. À Piedmont, comme à Sainte-Anne-des-Lacs, on voit les séances du conseil augmenter en popularité de manière plus que notable. À Prévost, le recours aux moyens technologiques va bon train depuis quelques années déjà. Le Journal s’est entretenu avec les trois maires afin de comprendre l’impact des moyens technologiques sur la participation citoyenne.

Prévost, à l’avant-garde

C’est il y a environ trois ans, à la suite de l’élection du conseil en place, que la décision fut prise de donner tous les outils possibles aux citoyens afin de leur permettre de participer à la vie démocratique. Les séances du conseil sont, depuis, accessibles via Facebook live. On a aussi inventé le Café des élus, diffusé en direct et moins protocolaire, afin de permettre aux citoyens de se tenir au courant et de poser des questions. 

Si, autrefois, une « grosse » séance peinait à attirer 15 personnes, on compte désormais entre 500 et 1500 personnes qui assistent, au moins partiellement, aux séances diffusées sur le web. Les effets se font clairement sentir : sur les réseaux sociaux, on constate que les citoyens répondent à certaines questions parce qu’ils sont au courant des affaires municipales.

Pour Paul Germain, maire, il s’agit d’un cadeau du ciel que de voir les citoyens s’intéresser à la politique municipale. Il affirme avec confiance auJournal qu’il s’agit sans doute là du moyen le plus efficace de combattre le cynisme envers les élus. À plusieurs reprises, il a été interpellé par des citoyens le remerciant de diffuser l’information et soulignant l’importance de cet effort de transparence.

Pour l’heure, le Café des élus est suspendu. On prévoit toutefois recommencer, via Zoom, sous peu.

Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs

À Piedmont comme à Sainte-Anne-des-Lacs, la diffusion, sur Facebook live, des séances du conseil est un fait nouveau, forcé par les exigences de santé publique. Nathalie Rochon et Monique Laroche-Monette, mairesses, s’accordent toutefois pour dire que c’est un beau succès.

La participation a été, là aussi, multipliée par 100. Évidemment, les données de consultations en ligne ne disent pas si les gens ont assisté à la séance au complet, que ce soit en direct ou en différé. Il est toutefois clair que le fait de rendre les séances accessibles à distance a augmenté de manière impressionnante la participation des citoyens. À ce sujet, les deux mairesses affirment qu’elles reçoivent des questions de plusieurs citoyens qu’elles n’avaient jamais rencontrés lors des séances en présentiel.

La place des jeunes familles

Ce n’est un secret pour personne : les parents de jeunes enfants peinent à participer à la politique municipale. En entrevue avec le Journal en 2020, Pier-Luc Laurin, conseiller à Prévost et membre de la commission des jeunes élus, soulignait d’ailleurs le défi de rejoindre les jeunes familles.

Pas facile, entre le souper, les devoirs, les bains et le coucher, de se déplacer pour assister aux séances mensuelles. À ce niveau, les outils technologiques représentent certainement l’avancée la plus déterminante pour les jeunes parents au regard de leur participation à la vie publique. Pour madame Monette-Laroche, cette participation des plus jeunes est d’une importance capitale : « Je trouve ça très intéressant que les jeunes suivent plus. Ils sont la relève, ce sont eux qui vont prendre la place un jour ». 

Et après ?

Évidemment, le confinement ne durera pas toujours. Avec la reprise annoncée de la vie normale, les séances seront-elles encore diffusées en direct et en différé à Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs ?

À ce sujet, les deux mairesses ont confirmé leur désir de maintenir la diffusion des séances. Elles, comme les membres de leurs équipes, se sont habituées aux moyens technologiques. De plus en plus à l’aise devant la caméra, elles comprennent toute l’importance de maintenir ce lien avec leur population.

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