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Méthode bio intensive à échelle humaine sur un petit lopin de terre à Prévost
Jacinthe Laliberté jacinthe.laliberté@journaldescitoyens.ca – Passant de la permaculture expérimentale dans le jardin attenant à sa maison de Sainte-Anne-des-Lacs à la méthode bio intensive à échelle humaine sur un petit lopin de terre à Prévost, Maxime Belleau, jeune agriculteur maraîcher en devenir, a trouvé sa voie.
Fort de son expérience, Maxime ne pouvait concevoir de ne plus avoir d’espace à cultiver. La vente de la maison qu’il occupait avec sa mère et la perte de son terrain, l’ont poussé à élaborer le projet qui lui tenait à cœur depuis plusieurs années : expérimenter une technique de production maraîchère standard, tout en gardant ses pratiques liées à la permaculture sur un plus grand lopin de terre.
Selon lui, cela répond à un besoin criant dans les Laurentides : produire des légumes de qualité dans une ville comme Prévost où il y a encore des espaces verts et des champs disponibles pour la culture.
L’amorce de son rêve
Barbier à Saint-Sauveur depuis six ans, l’expérience acquise pendant trois ans à travailler la terre de son petit jardin de mille pieds carrés l’a amené à vouloir en faire son métier. Implanter un projet réunissant culture et communauté à Prévost, ville où il a grandi et où il a ses contacts, est devenu une préoccupation constante.
Adhérent au projet de Maxime, son premier contact, Nicole Jacques, amie de sa mère, lui prête le terrain principal de la terre des Dagenais qui longe le chemin de la Station. Une autre rencontre, cette fois-ci, avec Hugues Néron, neveu de Nicole, permet une entente tacite entre les deux : entretenir une partie du jardin de Hugues contre la possibilité de cultiver une des sections du potager. Et pourquoi pas ? Un service en attire souvent un autre.
Le projet prend un essor inattendu. Au début mai, le jeune agriculteur concentre ses énergies à « partir » son terrain, une prairie enherbée. Ses semences sont bio (naturelles), il n’utilise ni engrais chimiques ni pesticides ni fongicides et il enrichit le sol avec les amendements naturels comme le compost de crevettes, le fumier de poule et la farine de plumes.
Maxime, autodidacte dans ce domaine, préfère nuancer les modes de culture qu’il met en pratique : « Je ne fais pas de la culture bio, puisque je n’ai pas de certification. Pour l’obtenir, il faut tester la terre et comme je ne suis pas installé permanent, il est inutile de faire les démarches en ce sens. Il serait plus approprié d’utiliser le terme culture naturelle. »
La saison de récolte étant précoce cette année, il vend déjà des plants et des légumes déjà rendus à maturité au marché fermier de l’épicerie biologique « Radis noir », à Sainte-Anne-des-Lacs. Pour lui, c’est l’endroit idéal pour se faire connaître et créer des liens avec la communauté en aidant les gens à produire chez eux.
Un jour, sa ferme
« Je veux acquérir un terrain d’environ deux à trois hectares dont la superficie cultivable serait d’un hectare. Sur le reste du terrain, forêt et écosystème se côtoieraient. Je veux qu’il y ait de la vie, des oiseaux, des animaux sauvages sur cette ferme. »
Très attiré par la méthode bio intensive sur petite surface à échelle humaine de Jean-Martin Fortier, Maxime explique que la notion « d’échelle humaine » est la plus importante pour lui. L’idée de base est de cultiver sans mécanisation extrême. De la plantation à la récolte en passant par le désherbage, tout se fait manuellement.
Trouver de la main-d’œuvre dans le domaine de l’agriculture est aussi un défi de taille. Pour pallier cette problématique et dans la poursuite de cette méthode centrée sur la culture à échelle humaine, quoi de mieux que de penser à travailler avec des bénévoles. Cependant, la gestion d’un tel type de personnel peut s’avérer complexe en certains moments.
« Mes bénévoles sont des amis, des gens qui m’ont découvert à travers les réseaux sociaux, des personnes à la retraite, des jeunes qui voudraient développer une deuxième carrière, » mentionne Maxime convaincu du bien-fondé de sa vision. Il conçoit, cependant, que la gestion d’un tel personnel est un défi, mais confirme qu’il apprend beaucoup.
Il ne vise pas un seul type d’âge ou de personne. Il s’explique : « Je veux aussi intégrer des handicapés. Ils sont sensibles à la nature. Le fils d’une amie, Olivier, ayant le syndrome de Williams, s’épanouit de jour en jour lorsqu’il vient travailler au terrain. »
En résumé, son projet de vie se définit en ces termes : « Le type de ferme que je veux réaliser et les pratiques que je mets à profit sont beaucoup plus résilients à tous ces changements climatiques. Étant sur une plus petite surface, l’arrosage se fait plus facilement, sans de gros systèmes, les semences et les plantations se font plus tôt au printemps. Les avantages à travailler de cette façon sont nombreux. C’est très stimulant pour un jeune maraîcher comme moi. »
Fort de valeurs humaines, communautaires et environnementales, le projet de ferme communautaire de Maxime Belleau, dans une petite ville comme Prévost, pourrait rapidement devenir réalité.