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Nous et nos noms
Gleason Théberge- Nom qu’on donne à l’enfant après sa naissance ou, selon d’autres pratiques, après l’atteinte d’une plus grande maturité.
Nouveau nom pris par l’adepte d’une croyance, religieuse de jadis ou surnom donné par des proches ou d’autres membres d’un groupe, scout, motard ou sportif.
Noms des empereurs, dont celui du romain Julius Caesar (prononcé kaézar), qui a conduit au Kaiser allemand, aux tsars et à l’appellation francisée de César (sézar).
Ceux des papes chrétiens et des souverains européens, les Louis successifs des Bourbon de France, les Windsor d’Angleterre, jusqu’à leurs prétentieux imitateurs contemporains qui jouent du numéro ou du senior et du junior pour conserver la même appellation à leur progéniture.
Simples prénoms du moyen âge auxquels étaient associés au plus loin de la mémoire les prénoms successifs de leurs pères, et dont la tradition s’est maintenue en Acadie.
Ceux des sociétés nordiques ou sémites où les particules Mac, Mc, Fitz, Ibn ou Ben se juxtaposent au nom du dernier descendant; ou ceux des Slaves dont le ski (masculin) ou le skaïa (féminin) final marque la provenance.
Noms de famille occidentaux venus des anciens prénoms (Benoît, Jacques, Michel) ou de surnoms évoquant une provenance (Breton, Normand, Dubois, Dupuis, Dumont, Duval); l’attitude (Clément, Latendresse, Lajoie, Lachance, Laliberté); la nature (Deschesnes, Duchêne, Olivier, Poirier, Lebœuf, Poulain) et surtout les anciens métiers (Boulanger, Lechasseur, Carpentier, Cloutier, Lévesque, Marchand, Maçon, Masson, Meunier, Prévost, Taillefer).
Tous patronymes d’ailleurs si courants qu’il faut qu’on le souligne pour qu’on en remarque le sens premier.
Pseudonyme d’artiste à la recherche d’éclat ou simplement pour occulter nom ou prénom trop anodin.
Noms d‘usager de services internet accolés aux mots de passe, compliqués pour assurer une identification sécuritaire, ou libellés des adresses courriel et identifiants des réseaux sociaux, fantaisistes ou cryptés pour permettre l’illusoire anonymat.
Noms donnés aux maladies d’après celui qui en a identifié les causes.
Noms des notices nécrologiques, des pierres tombales et des plaques commémoratives.
Que cherchons-nous ainsi d’autre que l’affirmation de notre appartenance à une société venue de plusieurs, avec l’intention d’exister toujours quelque part, en généalogie ou en petite ou grande histoire, toutes menacées de disparition certaine à plus ou moins longue échéance?