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Une problématique des plus réelles
Jacinthe Laliberté – Les municipalités sont, elles aussi, aux prises avec une pénurie de personnel. Une situation qui nuit à certaines administrations municipales qui se doivent d’offrir un service essentiel aux citoyens. Face à cette problématique, les Municipalités doivent se réinventer.
La mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs, Catherine Hamé, annonçait, lors de la séance du Conseil du 12 septembre, le départ de son directeur général : « Celui-ci ne part pas pour une autre Municipalité dont le travail est équivalent au nôtre, mais pour de nouveaux défis. Pour lui, c’est une promotion ».
À la même période, l’adjointe administrative délaissait son poste pour une rémunération supérieure avec des conditions de travail plus adéquates à la MRC des Pays d’en-Haut. Quelque temps auparavant, la personne responsable à la comptabilité est partie pour une autre Municipalité. Trois départs qui ont des répercussions importantes sur le service offert à la population.
Catherine Hamé lance un cri du cœur : « Comment s’assurer que notre personnel restera ? Dans le contexte actuel du marché de l’emploi, c’est un défi auquel on doit faire face plus que jamais ».
Des constats
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) ainsi que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) arrivent, toutes deux, au même constat : de plus en plus de Municipalités vivent la même situation.
L’UMQ reçoit les offres d’emploi provenant des municipalités. Ces offres, très variées, touchent autant les postes-cadres que ceux des professionnels ou des saisonniers. Son site web, centralisant tous ces emplois, affichait 525 postes à l’été 2022, ce qui semble un nombre assez impressionnant.
La situation est bien réelle
Selon Catherine Hamé, le municipal est, pourtant, un milieu de travail très prisé. Les petites Municipalités sont d’excellents tremplins pour les employés. Après avoir acquis des connaissances qui leur permettent de convoiter des postes, ils partent vers des Municipalités plus importantes ou à la MRC.
Pourtant, l’UMQ confirme que le secteur municipal présente des défis professionnels très intéressants. Comme les petites Munici-palités ne peuvent offrir des salaires concurrentiels, ils font face, plus que d’autres, à cette pénurie d’emplois. Un problème de taille pour celles-ci.
La mairesse confirme : « Dès qu’une Municipalité offre un meilleur salaire et un milieu de travail agréable, là survient la vraie inégalité et le jeu de chaises musicales entre les Municipalités commence ».
Les spécialistes le confirment : les travailleurs sont de plus en plus mobiles. Ils sont plus exigeants, car soucieux d’obtenir les meilleurs conditions de travail. De plus, la pénurie de personnel joue en leur faveur. Ils ne resteront pas avec le même employeur pendant toute leur carrière.
La solution : se réinventer
Pour contrecarrer toutes ces préoccupations, les Municipalités doivent être plus attractives. Cependant, la collaboration devra être de mise pour être concurrentielles.
Par exemple, l’UMQ, en appui aux Municipalités, propose à chaque année Les Bourses Je travaille pour ma ville. Ce soutien financier finance l’accueil de stagiaires dans différents secteurs municipaux. Un bon moyen pour attirer les jeunes.
Le lieu de travail est aussi important. Or dans les Laurenti-des la proximité entre les municipalités peut être une option de choix pour les employés qui désirent un emploi près de leur résidence, mais devient un élément fort contraignant pour les administrations des Villes. Les dirigeants devront être créatifs pour pallier ce problème.
Selon la mairesse, le télétravail est très prisé et un des premiers critères demandés par les prétendants à l’emploi. Cependant, les Municipalités sont des institutions de service aux citoyens qui ne peuvent fermer leur hôtel de Ville pour que les employés puissent travailler de chez eux. Des documents doivent être remis, les employés doivent répondre aux citoyens qui se déplacent.
Les élus de toutes les Municipa-lités devront se mobiliser et faire front commun pour trouver des solutions qui assureront une constance chez les employés de chacune d’elles, et ce, sans être en compétition. Là est le souhait de la mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs qui rêve de trouver, dès que possible, un directeur général.