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Les Quatres Saisons de Vivaldi et autres surprises
Carole Trempe – Dans la série Grands Classiques présentée par Hydro-Québec, Diffusions Amal’Gamme proposait Le Quatuor Rhapsodie dans Les Quatre Saisons de Vivaldi, samedi 14 octobre à la salle de spectacle Saint-François-Xavier de Prévost.
Quatre merveilleuses musiciennes qui jouent ensemble depuis une vingtaine d’années : Amélie Lamontagne (premier violon), Ana Drobac (deuxième violon), Nayiri Piloyan (alto), Sophie Coderre (violoncelle).
Les Quatre Saisons de Vivaldi sont quatre pièces composées en 1723 et publiées en 1725. Cet hymne universel à la nature est une œuvre majeure dans l’histoire de la musique classique associant poésie et musique. Ainsi, cette pièce maîtresse a traversé trois siècles pour être célébrée chez nous à Prévost, par d’extraordinaires musiciennes. L’œuvre est accompagnée de quatre sonnets décrivant le déroulement des saisons. Le public entre dans le jeu par la lecture des sonnets qu’en font les artistes sur scène.
L’auditoire a été conquis encore une fois (puisque le quatuor était de retour) par ces talentueuses et sensibles musiciennes dont l’expression artistique est empreinte d’une telle musicalité, d’un tel lyrisme et d’une si exceptionnelle maîtrise de leur instrument. Les violons dont le rôle est prééminent ont impressionné par la vitesse d’exécution, le nombre incalculable de coups d’archet, le tout dans une incommensurable esthétique musicale. Une œuvre colossale rendue magistralement.
La soirée réservait aussi de belles surprises puisque les saisons étaient entrecoupées de pièces d’origine arménienne. À travers son histoire, cette musique a subi les influences des musiques arabe, turque, iranienne et russe. Cela s’entend clairement. Le génocide arménien (1915) a mené à une émigration de masse, la diaspora arménienne, dans plusieurs pays dont le Canada. La musique survit au drame et continue de rayonner internationalement par des thèmes folkloriques et traditionnels. Une berceuse Viens Mon Rossignol, une autre pièce emblématique Gentille Cygogne ainsi que quelques autres, nous parlent de la sauvegarde du patrimoine arménien en s’inspirant d’éléments naturels comme les oiseaux, la pluie, l’orage, etc. Dans chacune des pièces, un élément commun : l’espoir. Cet espoir si cher et si nécessaire de nos jours.
De magnifiques envolées lyriques sensibles ravissent nos cœurs. On ne peut pas être indifférent à la profondeur de la tristesse d’un peuple ou à son déchirement ramenés par des cordes jouées avec compassion et amour.
Un coup de chapeau à Bernard Ouellette pour la parfaite captation sonore, artiste invisible qui pourtant joue un rôle fondamental dans la réussite d’un concert !
Une magnifique soirée remplie d’émotions et de pur bonheur !