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Bruno Montambault, août 2008 – En mai 2007, la ville de Sainte-Adèle et Abrinord signaient une entente relativement à des travaux de réfection majeurs de 4,7 millions $ pour l’usine d’épuration Mont-Rolland et pour les ouvrages de surverse. Il était spécifié, à l’époque, que les travaux seraient exécutés au printemps 2008. Nous sommes en été et rien n’a encore été fait : l’usine pollue toujours la rivière du Nord.
Depuis cette entente, il y a eu d’importants changements au sein de l’administration municipale adéloise et les querelles politiques ont bouleversé la progression de ce dossier, comme celle de beaucoup d’autres d’ailleurs. Le 17 juillet dernier, lors d’une conférence de presse, le nouveau maire Claude Descôteaux expliquait la procrastination faite par l’ancienne administration en ces termes : « Quand on est en train de se défendre, on ne peut pas se tourner vers les vrais problèmes ! » Relativement au réseau d’égout de Sainte-Adèle donc, on peut attribuer une partie du retard des travaux au changement d’administration : quatre nouveaux élus et un nouveau directeur général, par exemple. Mais il y a surtout comme raison principale, d’après le directeur général Richard Blouin, que la ville devait procéder à de nouvelles analyses du projet, lesquelles furent récemment complétées par la firme d’ingénieur CIMA. Ainsi, le montant des travaux de réfection, qui était l’année dernière de 4,7 M$, serait actuellement de 12 M$.
Autre raison du retard de l’échéancier prévu : la ville attend une réponse du ministère des Affaires municipales et des régions (MAMR) pour leur demande de subvention dans le cadre du Fonds sur l’infrastructure municipale rurale (FIMR), ce qui diffère de leur position antérieure de mai 2007, alors que Sainte-Adèle prétendait vouloir aller de l’avant en soutenant eux-mêmes le financement de ces travaux indépendamment de la réponse du ministère. Lors d’une entrevue le 17 juillet dernier, Richard Blouin disait : « on s’attend à ce que la réponse doive arriver d’ici 1-2 mois ».
De son côté, Benoît Gravel, directeur général d’Abrinord, explique que rien n’a été fait à cause des modifications aux plans et devis du projet et de l’augmentation des coûts. Interrogé sur la possibilité par Abrinord de faire pression sur Sainte-Adèle, monsieur Gravel explique que l’organisme indépendant ne joue pas ce rôle et que de toute manière « on a senti une volonté réelle de passer à l’action » de la part de la municipalité.
Mêmes travaux, mêmes objectifs
D’après ce que monsieur Blouin a expliqué au Journal, les travaux ne sont pas particulièrement différents de ce qu’ils devaient être à l’origine. Il s’agit encore d’installer un traitement tertiaire de désinfection au rayon ultraviolet, de nouveaux tableaux de contrôle par ordinateur à l’usine ainsi que de mettre en place un bassin de rétention sur le réseau d’égout. S’ajoutera à cela l’amélioration de l’efficacité des stations de pompage et la rénovation des décas-bleus. Rappelons que ces travaux devraient permettre de réduire de 90 % les concentrations de coliformes fécaux à la sortie de l’usine (passant de 50 000 ufc/100 ml à 5 000 ufc/100 ml) et de diminuer de près de 50 % les rejets dans la rivière du Nord.
Nouvel échéancier
Dès que la réponse du MAMR concernant le financement arrivera, la ville va procéder au règlement d’emprunt, que les citoyens devront approuver (jusqu’en novembre). Pour ce faire, ils seront consultés par un avis envoyé par la poste et devront signer un registre à cet effet. Pendant ce temps, la ville va procéder au processus d’appel d’offres et à une évaluation environnementale, ainsi qu’à la finalisation des plans et devis. Vers la fin de cette année ou début 2009, l’administration adéloise devra soumettre une demande de certificat d’autorisation au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Ensuite, pourront commencer les travaux de réfection vers février-mars 2009 qui se termine-raient, selon un échéancier à confirmer, vers août de la même année.
Selon Benoît Gravel, Abrinord va faire un suivi avec la ville de Sainte-Adèle vers la fin de l’été et début de l’automne. Ainsi, après discussions entre les deux parties, ils devraient s’entendre sur la signature d’une nouvelle entente de bassin versant, étant donné que la dernière qu’ils aient signée n’eut aucune portée concrète sur le terrain. Il restera à voir si la prochaine entente aura un meilleur succès.