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Danielle Larocque – Depuis la fin des années 90, de nombreuses recherches démontrent qu’une pratique régulière d’activité physique est bénéfique pour les performances scolaires. Qu’en est-il pour ceux qui vivent un déficit d’attention avec ou sans hyperactivité ?
En mars 2013, dans la revue The Journal Pediatric, le chercheur Matthew Pontifex et ses collaborateurs concluaient leur recherche (1) en indiquant que les exercices aérobiques d’intensité modérée pouvaient avoir un impact positif sur les fonctions cognitives telles que la lecture, et sur la capacité d’avoir du contrôle sur l’inhibition, non seulement pour tous les enfants, mais plus particulièrement pour ceux présentant un déficit d’attention avec hyperactivité.
Plus près de chez nous à Montréal, une autre recherche récente sur l’effet de l’exercice physique sur les enfants TDAH démontre que la participation à un programme d’activité physique modéré ou vigoureux augmente les capacités musculaires, les habiletés motrices, le comportement social (rapportés par les parents et les enseignants) et aussi, le niveau de traitement des informations des enfants ayant ce handicap.
« L’activité physique n’est pas une perte de temps, l’éducation physique n’est pas une matière de seconde zone. » – Danielle Larocque
Or, plusieurs jeunes ayant un tel déficit d’attention sont moins portés à participer dans des sports organisés ou de pratiquer des activités physiques vigoureuses. Aussi serait-il utile, comme le recommande l’Association nationale pour le sport et l’éducation physique aux États-Unis, que l’exercice physique, soit non seulement réalisé dans les programmes d’éducation physique, mais aussi à divers courts moments de la journée scolaire.
Le monde de l’éducation au Québec est à une croisée des chemins. Alors que le domaine de l’éducation devient de plus en plus sous-financé à tous les niveaux, que les enfants ayant un déficit d’attention deviennent de plus en plus médicamentés, tous les dix ans on songe à couper dans les récréations ou les cours d’éducation physique, cependant que les enfants québécois deviennent de moins en moins actifs physiquement, jusqu’au point de constater que leur espérance de vie diminue.
Pourtant faire de l’activité physique peut être si simple. Marcher en est le meilleur exemple. Marcher chaque jour, quelques minutes de plus de jour en jour, peut nous mener loin. Il n’est pas nécessaire de souffrir d’un déficit d’attention pour s’y mettre. Il suffit de commencer et d’en inspirer d’autres autour de soi.
Agir là où à moindre coût on peut investir dans l’avenir d’un Québec fort. L’activité physique n’est pas une perte de temps, l’éducation physique n’est pas une matière de seconde zone. C’est le préalable, le moteur de la pensée et du bien-être ensemble. C’est un moteur économique et social puissant.
Là réside un futur intelligent et de gros bons sens.
(1) Exercise Improves Behavioral, Neurocognitive, and Scholastic Performance in Children with ADHD.
(2) A physical activity program improves behavior and cognitive functions in children with ADHD: an exploratory study.