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Denys Duchesne–C’est le vendredi 13 mai dernier, à Saint-Hippolyte, que madame Nathalie Zinger, vice-présidente régionale de Conservation de nature Canada au Québec (CNC), et monsieur Claude Bourque, président du Comité pour la protection des falaises (CRPF), annonçaient, devant près de 50 personnes, l’acquisition, à des fins de conservation, de la Réserve Ogilvy, une propriété de 135 ha à Saint-Hippolyte.
À proximité de la réserve naturelle Alfred-Kelly (471 ha), propriété de CNC, et de la réserve naturelle du Parc-des-Falaises (secteur Gagné- Beaulne et Labonté, 46 ha), propriété du CRPF, la Réserve Ogilvy porte à 712 ha la zone protégée du massif des escar-pements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte, soit 45 % du projet global.
« Vous avez devant vous un homme heureux !», s’est exclamé monsieur Guy Leclair, résident de Saint-Hippolyte, membre du CRPF et acteur important dans ce dossier. Le ton était donné. L’événement était pur bonheur. L’assurance bien sentie de madame Zinger, la joie évidente de monsieur Bruno Allard, conseiller municipal de Saint-Hippolyte, l’enthousiasme de Claude Bourque, la satisfaction du propriétaire, Robert Vinet, le sens du devoir de l’Association des propriétaires du Lac Ogilvy, la fébrilité de l’assistance, tout traduisait l’importance et la complicité du moment.
Au nom de CNC, madame Zinger a chaleureusement remercié les partenaires qui ont contribué à la réalisation de ce projet de conservation : le Programme de conservation des zones naturelles du gouvernement du Canada, le CRPF, TAF Immobilier – représenté par son président Robert Vinet, la Municipalité de Saint-Hippolyte, la Fondation ECHO, la Fondation de la faune du Québec, Protection des oiseaux du Québec (POQ) et la Caisse Desjardins de Saint-Jérôme.
Pour la suite des choses
Un mot de monsieur Gilbert Tousignant, vice-président du CRPF : « Nous sommes très heureux de la contribution généreuse des bailleurs de fonds institutionnels, mais surtout des centaines de donateurs individuels qui croient en nous et qui nous soutiennent depuis le tout début. C’est ce qui nous motive à poursuivre notre action avec autant de passion. »
Pour Claude Bourque du CRPF, il s’agit là d’un effort collectif qui ne se dément pas d’année en année. Aujourd’hui, ce n’est ni l’aboutissement ni le début de quelque chose; c’est un événement qui se situe dans la continuité des efforts déployés. J’invite la population à y voir une preuve que son implication est un investissement pour l’avenir et le plus grand bien-être des générations à venir.
Précieuse diversité biologique
Sur le plan de l’intérêt écologique de la propriété Ogilvy, précisons que la flore est typique des forêts laurentiennes.
Quelque 20 plantes d’intérêt ont été identifiées dont le noyer cendré, une espèce en voie de disparition au Canada. Sur le plan faunique, la liste des espèces relevées par observation directe ou par indice de présence totalise 15 espèces dont l’ours, l’orignal, le cerf de Virginie, l’hermine, le vison et le pékan. Les castors sont actifs dans au moins deux milieux humides. La grenouille des marais, espèce susceptible d’être désignée menacée au Québec, a été observée en 2015 dans deux étangs de castor. Outre la précieuse diversité biologique que comportent ces habitats dorénavant protégés, il faut rappeler que les services écologiques rendus impliquent la protection des eaux souterraines et des eaux de surface qui ruissellent dans la rivière du Nord. Protéger les caractéristiques hydrographiques de la propriété permettra aussi de contribuer au maintien de la qualité et de la quantité des eaux souterraines.