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Un budget qui ne fait pas l’unanimité
Jacinthe Laliberté – Un budget qui n’a pas fait l’unanimité et dont la dissension de certains membres fut indéniable. Les uns ont opté pour la prudence, les autres pour aller de l’avant, des visions diamétralement opposées.
La séance du Conseil fut assez mouvementée en ce 21 décembre lors du dépôt du budget : la demande de vote, l’opposition de trois conseillers et au final, l’obligation pour la mairesse d’user de son droit de vote. Dans une atmosphère tendue, le budget fut adopté.
Ces conseillers, Luce Lépine, Sylvain Harvey et Serge Grégoire étaient du même avis et exprimaient les mêmes réticences face à ce budget : une augmentation substantielle de 10 % des dépenses, une gestion des chemins discutable et, finalement, la création de postes permanents dans un temps d’incertitude économique.
Les trois opposants ainsi que la mairesse Monique Laroche-Monette ont bien voulu partager, avec le Journal, leurs opinions sur ce litige.
Dissemblance de visions
D’où vient cette divergence d’opinions ? Il faut se rappeler que l’achat d’un tracteur pour le déneigement, auquel se sont vivement opposés ces trois mêmes conseillers, fut un des premiers bras de fer que le Conseil a connu depuis fort longtemps.
Pour le conseiller Sylvain Harvey, ce budget allait à l’encontre de sa conception d’une saine gestion, d’où sa dissension : « En gros, je m’oppose aux nouvelles orientations des travaux publics. Par mon vote, je voulais clairement manifester mon opposition. Il y a des impacts extrêmement importants pour la Municipalité. Nous ne sommes pas au courant de ce qui se passe dans ce département, et ce, même si j’ai assisté, depuis huit mois, à toutes les réunions bien que je ne sois pas le représentant élu au comité des travaux publics ». Serge Grégoire, quant à lui, a confirmé qu’un changement s’est opéré depuis un certain temps. Les visions ne sont plus les mêmes. « Non seulement, pour certains membres du Conseil, il faut donner plus de services, mais il faut aussi les donner plus rapidement. Cette façon va à l’encontre de la gestion administrative prévoyante que nous avions. Maintenant, nous dépensons sans compter. »
Certaines décisions du Conseil sont, pour lui, inadmissibles dont l’augmentation des dépenses de 10 % et un budget rendu à plus de 6 millions : « Si on a une augmentation de 10 % chaque année, pendant les sept prochaines années, le budget va doubler. Il va être au-delà de 12 millions », a complété M. Grégoire pour une meilleure compréhension.
Le point de vue de la mairesse fut quelque peu différent : « Notre Conseil doit s’ajuster. Nous avons des lacunes administratives. Il faut adopter de nouvelles procédures. Une augmentation de 1,5 % des taxes c’est peu, c’est un tour de force, il faut se mettre à jour, c’est le résultat de nos actions antérieures. »
Les chemins, source de discorde
L’an passé, la réfection des chemins a été retirée du budget pour se retrouver dans le Programme triennal d’immobilisations, section des emprunts. Un transfert qui, de prime abord, ne semble pas litigieux.
Selon la mairesse, la façon de penser doit changer. Vaut-il mieux payer pour faire un meilleur travail ou faire juste un travail de « patchage » ? Une question à laquelle elle répond sans hésitation : « Il faut faire un chemin par année, mais correctement. Il ne sera donc plus à refaire pour les 25 prochaines années. Avant, l’argent pour les chemins provenait des surplus, maintenant, toutes les Municipalités font des emprunts pour ne pas utiliser leur surplus. »
Luce Lépine a poussé un peu plus loin sa réflexion : « Oui, il faut passer par un emprunt, mais il faudra éventuellement le payer. Non seulement le budget dédié aux Travaux publics n’a pas été réduit, il a même été augmenté de 39 %. De plus,
un budget d’Immobilisations de 1 500 000 $ pour les infrastructures routières a été ajouté. »
La position de Sylvain Harvey est sans équivoque. Celui-ci veut en débattre : « Je suis un de ceux qui pensent qu’il faut améliorer nos chemins, mais pas de la façon dont on le fait. S’il y a un plan, je ne sais pas qui a ce plan et où il est. Je l’ai demandé et je n’ai reçu à ce jour ni plan, ni échéancier. L’important est de savoir quels sont les vrais impacts. »
Gestion des ressources humaines
La création de postes permanents autant à la direction qu’aux employés fut un autre objet de discorde. L’idée maitresse véhiculée visait la rentabilité des ressources humaines.
Pour Luce Lépine, l’ajout de personnel apportera des dépenses supplémentaires. L’embauche d’une équipe saisonnière de quatre employés ne serait pas nécessaire, un ou deux suffiraient pour l’instant, le temps de voir à l’organisation.
Forte de son expérience de gestionnaire, elle renchérit : « Pour se promener d’un chantier à l’autre, il faudra des camions pour transporter les hommes de la voirie. Les véhicules de la Municipalité seront réquisitionnés par les employés réguliers, qu’arrivera-t-il à la deuxième équipe ? Cela veut dire location de camions et coûts pour l’entretien de ces véhicules. »
La mairesse a présenté un avis contraire. Pour elle, la gestion des ressources humaines, présentement, montre certaines lacunes. Continuer à encourager les sous-traitants est possible, mais faire travailler les employés municipaux avant les sous-traitants sera à long terme plus avantageux.