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Jean-Michel Dubé dans la série Jeunes virtuoses
Carole Trempe – Dans la série Jeunes Virtuoses présentée par Desjardins Caisse de la Rivière-du-Nord, Diffusions Amal’Gamme produisait Jean-Michel Dubé un jeune pianiste prometteur dans un concert intitulé : Élans Romantiques, samedi 16 octobre 2021, à la salle de spectacle Saint-François Xavier de Prévost.
Nous étions conviés à un concert de musique romantique qui met au premier plan l’expression de l’émotion. Le répertoire a proposé des compositeurs emblématiques de cette magnifique musique. Jean-Michel Dubé en est passionné et imprégné.
Ce pianiste exécute d’abord Schubert : Impromptu opus 90 no 3 et no 4. Deux des quatre Impromptu composés en 1827. Cette musique brille comme des moments purs de rêverie. Un bémol cependant, bien que l’interprète possède une technique remarquable, à certains endroits, le mouvement musical cesse pendant une fraction de seconde. Doute-t-il de la suite ? A-t-il un blanc de mémoire ? L’effet ressenti est étrange. Ensuite, un autre Schubert : Impromptu opus142 no 1 relate avec sensibilité cette conversation lyrique entre les basses et les aigus, bien accomplie techniquement.
Le Brahms Intermezzi opus 117. Il s’agit de trois intermezzi pour piano. Des berceuses remplies de nostalgie automnale. Des berceuses tristes et sombres qui relatent l’annonce de la mort d’un père parti à la guerre, à son fils. L’interprétation en était sensible et touchante.
Le Blumenfeld, étude opus 36 pour la main gauche est le clou de cette soirée. Ce pianiste compositeur russe peu connu allie l’influence de Chopin et de Tchaikovsky. Jean-Michel Dubé a démontré un exploit technique sans mesure. Il utilise toute la largeur du piano et en tire des couleurs incroyables avec sa seule main gauche. Il y a de quoi épater le public et mettre à rude épreuve la technique de l’interprète. Chapeau ! C’était remarquable.
L’autre coup de cœur va à L’interprétation de Liszt Vallée d’Obermann. Cette œuvre est l’issue d’une longue méditation métaphysique de l’auteur. Il s’agit de la trame musicale narrative d’un homme qui ne voit plus de sens à sa vie avant de retrouver de l’espoir. La connotation musicale est d’abord sombre. Puis avec des octaves fortes, voire fortissimo une reprise intense et fougueuse amène une variante enfin heureuse. Un déchaînement qui a cédé la place à la sérénité. Nous y étions, tout au long.
Beethoven Sonate opus 90 et pour les rappels la Sonate no 8, Pathétique 2d mouvement et finalement une composition d’André Mathieu alors qu’il avait huit ans. Jean-Michel Dubé aime profondément ces compositeurs. Malgré tout le talent et toute la technique que possède ce jeune pianiste, on a souvent entendu une sorte d’essoufflement à mener la phrase musicale jusqu’au bout. Il en était à son premier concert en présentiel depuis la pandémie, ceci explique peut-être cela.