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Deux conseillers de Sainte-Anne-des-Lacs s’opposent à l’adoption du budget
Jacinthe Laliberté – Le 30 janvier dernier, le Conseil a déposé son budget. Tout comme l’an passé, deux conseillers ont usé de leur droit de veto pour s’opposer à l’adoption d’un budget dont l’augmentation de 17 % est une dure réalité pour les citoyens.
Sans surprise, les raisons évoquées par les conseillers Lupan et Harvey ne diffèrent pas tellement de celles de l’an passé. Le Journal a voulu connaître leur position afin de mieux comprendre leur version. Pour eux, cette démarche se voulait aussi une possibilité de faire valoir leur point de vue à la population. Voici donc leurs propos.
Absence de plan stratégique
Les deux conseillers s’accordent pour souligner le manque de vision du Conseil. Un déjà-vu puisque Sylvain Harvey revient constamment, lors des séances mensuelles, sur ce point particulier : l’absence de plan stratégique ou de plan directeur rend impossible une saine gestion des finances de la Municipalité.
Celui-ci explique, en ces termes, sa position : « Ce sujet est mon cheval de bataille. Mon plan est très simple, c’est d’avoir, tout simplement, un plan. Comme les demandes fusent de toutes parts, l’absence d’un plan nous conduit à accepter des achats ponctuels sans avoir de recul pour les analyser. Il nous est impossible, alors, d’évaluer les impacts et ce, même à court terme ».
En accord avec son collègue, Virginie Lupan soutient qu’il est impensable de planifier un budget en ayant comme outil de travail des objectifs vagues comme ceux de certains services. En exemple, elle cite l’objectif du service de Sécurité publique et Incendie, publié lors de la présentation visuelle : « Réfléchir sur l’avenir des services offerts à la population ». Pour elle, cette orientation ne veut rien dire et ne permet pas de faire des choix judicieux.
Trop d’employés
Se questionner, un tant soit peu, notamment, en temps de planification budgétaire, sur les besoins en ressources humaines, est un incontournable. « Il y a trop d’employés, particulièrement, au service des Travaux publics. A-t-on besoin d’un directeur, d’un coordonnateur, de deux chefs d’équipe et de tant d’employés manuels avec toutes les annulations des travaux qui ont été annoncées ? », de souligner, unanimement, les deux conseillers.
Dans le budget, les dépenses allouées au service des Loisirs sont aussi importantes que celles de l’Environnement, ce qui, d’après eux, est une incohérence. Là aussi, trop d’employés au service des Loisirs et trop peu à celui de l’Environnement. Selon eux, le Conseil doit prendre, beaucoup plus en considération, le slogan de la Municipalité : « La nature à l’état pur » et l’utiliser, à bon escient, pour se donner une orientation.
Questionnés par le Journal, immédiatement après la séance extraordinaire du 9 février, au sujet de l’annonce surprise de l’abolition de postes dans différents services, et ce seulement une semaine après le dépôt du budget, les deux conseillers ont soutenu que leurs commentaires restaient d’actualité.
« Ce n’est pas une décision facile à prendre, mais comme je le mentionnais depuis plusieurs années, il fallait un remaniement au niveau de certains services. Une petite municipalité ne peut supporter une telle masse salariale », a expliqué Sylvain Harvey.
Une demande des citoyens
Pour connaître la position réelle des deux conseillers, les citoyens ont demandé à la mairesse une rencontre particulière avec ces derniers. Celle-ci a mentionné que le Conseil était une seule et unique équipe. Pour les deux conseillers, rencontrer les citoyens de façon informelle peut être enrichissant.
Avant tout, les deux conseillers désirent, ardemment, s’asseoir avec les autres membres du Conseil afin d’améliorer la gestion de la Municipalité. Selon eux, cette augmentation de 17 % est un signal d’alarme. La mobilisation du Conseil est indispensable.
« La dette va continuer à augmenter. La chose qui va jouer en notre faveur sera notre nouveau rôle d’évaluation. Dans le passé, le Conseil baissait le taux de taxation pour essayer d’équilibrer. De là, l’importance d’avoir une vision que nous devons établir rapidement. Il y en a peut-être une, mais je ne la connais pas, et sauf erreur de ma part, la population de Sainte-Anne-des-Lacs non plus », a mentionné Sylvain Harvey.
Le mot de la fin lui revient. Il résume une situation qui perdure : « Ce vouloir de tout changer, de tout chambouler, de dire qu’il n’y a rien de bon, doit disparaître au profit d’une vision que les citoyens appuient. Si un coup dur survient, que nous arrivera-t-il puisque notre surplus n’est plus que d’environ 245 000 $ ? »