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4500 km d’espoir pour vaincre la sclérose latérale amyotrophique
Nicolas Michaud – À 50 ans, Yannik Richard, résident de Prévost, est à mi-parcours d’une traversée extraordinaire qui inspire autant qu’elle mobilise : la traversée du Canada sur 4 500 kilomètres, reliant l’ouest à l’est en 35 jours à bord de son fauteuil roulant motorisé. Diagnostiqué en 2022 de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative sans guérison connue, il s’est lancé le défi de parcourir le pays afin de sensibiliser le public à cette cause et de recueillir des fonds pour la recherche.

Bien avant son projet de la Grande Traversée, le parcours de Yannik Richard débute il y a trois ans. Le premier indice de la maladie a été une faiblesse à la cheville qui a initialement été prise pour une simple foulure. Maladie peu commune, le diagnostic de la SLA (également connue sous le nom de maladie de Charcot) fut un long processus d’élimination nécessitant une batterie complète de tests, incluant des scans et des résonances magnétiques pour écarter d’autres pathologies. Ce n’est qu’après un électromyogramme (EMG), décrit comme le dernier des derniers examens, que la SLA fut confirmée.
Une progression rapide de la maladie
La SLA est une maladie neurodégénérative incurable qui cause une paralysie progressive du corps. Dans le cas de Yannik Richard, la progression fut rapide. En seulement un an et demi, il est passé de la marche normale à l’utilisation d’une canne, puis de béquilles, avant de devoir dépendre d’un fauteuil roulant : ses jambes étant aujourd’hui paralysées.
Environ quatre mois après le diagnostic initial, une découverte majeure a changé son approche : il était atteint d’une forme génétique spécifique (SOD1) de la maladie. Cette forme lui a donné accès à un médicament expérimental qu’il reçoit depuis plus de 16 mois. Administré par ponction lombaire tous les 28 jours, ce traitement semble être efficace en stabilisant sa maladie à 95 %. Même si l’espérance de vie après un diagnostic de SLA se situe généralement entre trois et cinq ans, Yannik Richard refuse de laisser ces statistiques freiner sa détermination ou brider son engagement.
Un parcours de résilience transformé en mouvement
Motivé par l’idée de profiter de la vie et d’être la voix des personnes qui ont perdu leur voix, ce père de famille profondément ancré dans le tissu communautaire des Lauren-tides a transformé son parcours de résilience en un mouvement fédérateur. Depuis de la Colombie-Britannique, où il s’est élancé le 22 septembre dernier, le Québécois parcourt chaque jour entre 150 et 200 kilomètres. Équipé d’un fauteuil roulant à motorisation renforcée, il souhaite non seulement repousser les limites physiques imposées par la maladie, mais aussi véhiculer un message de courage.
Le 25 octobre, à la gare de Prévost
Son passage au Québec sera marqué par un évènement d’envergure à la gare de Prévost, prévu pour le 25 octobre dès 11 h, pour célébrer la fin de son périple. Localement, la mobilisation bat son plein, qu’il s’agisse de familles concernées par la maladie, de bénévoles, ou d’organisations comme SLA Québec, dont il est l’ambassadeur. Dans la province, environ 200 personnes reçoivent un diagnostic de SLA chaque année, et l’espoir généré par cet exploit rejaillit sur toute la collectivité.
Au-delà de l’aspect caritatif, son défi éclaire la réalité vécue par les personnes atteintes de SLA tout en valorisant le rôle de la recherche scientifique. Pour Yannik Richard, comme pour ceux qui le soutiennent, chaque kilomètre témoigne qu’il est possible de transformer une réalité difficile en dynamique porteuse pour la communauté régionale et québécoise.

