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Mario Tessier, la moitié des grandes gueules, duo d’humoristes ayant animé le retour à radio énergie pendant 20 ans, était de passage à Saint-Jérôme le 27 février dernier. Il nous a présenté son premier one-man show, Seul comme un grand. Et en effet, il a livré la marchandise comme un grand.
Seul comme un grand explore comme thème principal la vie de Mario. On l’accompagne de sa naissance (le jour de la tempête du siècle), au travers de son enfance, son entrée au secondaire, l’armée, jusqu’à embarquer avec lui en croisière. Le spectacle nous fait découvrir de nouvelles facettes de Mario, particulièrement son côté conteur. Il nous fait rire, nous touche, nous surprend, bref, nous fait passer par la gamme des émotions liées à la vie.
Étant une des « grandes gueules », Mario ne pouvait laisser de côté ses personnages tant appréciés du public. Gilles Vigneault, Raymond 57 ans, Dieudonné et les autres sont donc de retour dans son one-man-show, qui se transforme alors en show tout court, pour quelques minutes. Ce qui est encore plus intéressant, c’est la façon dont ils sont intégrés dans le spectacle. Ils ne viennent pas faire dérailler la ligne directrice, mais bien l’appuyer. Une bonne idée, tout comme celle de l’encan d’une vie, qui est tout à fait originale et bien amenée.
Il nous fait rire, nous touche, nous surprend, bref, nous fait passer par la gamme des émotions liées à la vie.
D’ailleurs, les aspects et intérêts de la vie de Mario sont bien représentés dans son spectacle. Il parle de sa famille, de ses passions. Comme le karaoké. Car s’il est surtout associé à la radio, Mario est aussi connu pour l’animation de l’émission télé On connaît la chanson. Et comme il nous le prouve, Mario connaît la chanson ! Un numéro qui m’a fait rire aux larmes, le premier en 6 ans !
Pour ceux qui s’insurgent que les humoristes sont vulgaires et parlent mal, je vous suggère fortement le spectacle de Mario. À part un sacre qui lui a échappé, et deux allusions sexuelles plus crues, son spectacle est grand public.
J’ai eu le grand plaisir d’avoir Mario en entrevue avant son spectacle. Un des artistes les plus généreux que j’ai rencontrés. Et comme plusieurs volets du monde du spectacle l’intéressent, voici une entrevue sortie culturelle !
Quel est le pourcentage d’autobiographie dans ton spectacle ? – C’est inspiré de ma vie à 100 %. Mais ce qui est entièrement véridique est d’environ 85 %.
Le pourcentage d’exagération, lui ? – Pas tant que ça. On part du 100 % vrai et on exagère, on grossit pour chercher le rire. Ça reste mon histoire, mais on tente de l’amener vers un thème universel, comme la famille, afin que le public puisse s’identifier.
Le premier spectacle auquel tu as assisté ? – Stéphane Rousseau, alors qu’il n’était pas encore connu, un spectacle amateur. Le premier spectacle professionnel auquel j’ai assisté est celui d’Yvon Deschamps. Et en musique, Offenbach.
Le dernier spectacle auquel tu as assisté ? – Il y a deux semaines, à New York, je suis allé voir la comédie musicale, On your feet, sur la vie de Gloria et Emilio Estefan. Oh, et après, je suis allé voir Marc Anthony, au New Jersey.
Ce qui te fait rire ? – Je suis bon public. Sauf pour l’humour hard. Les gens qui sont drôles, mais qui ne le savent pas me font beaucoup rire. Quand quelqu’un joue au fâché, comme le Denis Drolet barbu, ça me fait rire aussi.
Ce qui te fait pleurer ? – Depuis que je suis parent, tout ce qui touche la famille, de près ou de loin, me touche. Ça revient encore au thème universel de la famille ! Maintenant, je pleure en écoutant le film La reine des neiges ! Je te répondrais que le mal fait aux enfants me fait pleurer, mais ça me met plutôt en colère, et ça ne t’aide pas pour tes questions.
Un artiste avec qui tu aimerais partager la scène ? – S’il faisait encore de la scène, j’aurais dit Yvon Deschamps. J’ai eu la chance d’être sur scène avec plusieurs de mes idoles, dont Patrice L’Écuyer, avec qui, dernièrement j’ai fait Prière de ne de pas envoyer fleurs. Sinon, en humour, j’aimerais bien travailler avec Dominic Paquet. En musique, avec Michael Bublé, et au cinéma, Al Pacino.
Ta chanson préférée ? – Smile, de Charlie Chaplin. C’est une chanson simple, mais c’est hyper beau. Ma blonde m’a emmené, en cadeau, assister au spectacle de Tony Bennett, à Washington. Dans une salle tout de même assez intime (moins de 2000 places), il s’est avancé et a chanté Smile a capella. J’ai pleuré ma vie !
Ton film préféré ? – La vie est belle. On y retrouve encore une fois le thème de la famille, mais aussi de l’innocence à préserver. Mais, j’aime aussi Le dernier des mohicans, et les trois Parrain.
Si tu devais choisir une autre époque ? – Ce serait les années 50. J’aime le showbiz de l’époque, quand il y avait 5 à 6 représentations d’un spectacle par soir ! J’aime le vieux Vegas, le Rat pack, etc.
Si tu n’avais pas été humoriste, tu aurais été…? – Définitivement policier. En sortant de l’armée, je devais m’y inscrire. Je voulais faire partie de l’escouade tactique.
Si tu pouvais changer quelque chose, n’importe quoi ? – Je retournerais dans le temps; la journée avant que mon père ne meure, pour pouvoir lui parler plus, avoir une dernière conversation avec lui.
Ce qu’il te reste à accomplir pour être comblé ? – Je suis déjà comblé. La vie m’a gâté. Donc, que ça continue. Et avec mon frère, j’aimerais vivre l’expérience de la migration de troupeaux, comme dans le film City Slickers. Personnellement, j’aimerais faire le camp de base de l’Everest. Et, ah, je sais : jouer dans une comédie musicale !