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Sainte-Anne-des-Lacs fête ses 75 ans
Jacinthe Laliberté – La Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs ne veut passer sous silence un tel anniversaire, particulièrement en cette année difficile. Revenir à ses sources n’est pas une fin en soi, mais une continuité.
Le 28 mars 1946 est la date anniversaire où Sainte-Anne-des-Lacs devint une municipalité autonome en se détachant définitivement du territoire de la Paroisse de Saint-Sauveur.
Un retour à l’histoire s’impose. Ayant, en 1940, acquis tous les droits et privilèges conférés aux organisations paroissiales par l’archevêque de Montréal, la « desserte de Sainte-Anne-des-Lacs »1, ainsi nommée à l’époque, est devenue paroisse. Il n’en fallait pas plus pour les quelques trois cents résidents permanents de Sainte-Anne-des-Lacs qui ont réclamé la création d’une municipalité distincte. Le rêve devint réalité.
Le nom de Sainte-Anne-des-Lacs origine d’une coïncidence. L’histoire nous explique qu’en 1922, une statue fut acquise grâce à une promesse honorée par un certain M. Brazeau pour la construction de l’église. La providence fit en sorte que cela fut une statue de Sainte-Anne.
Ce monument religieux, disposé près de l’église, ainsi que la présence d’un grand nombre de lacs, a conduit à la dénomination retenue de Sainte-Anne-des-Lacs.
Deux, nombre de prédilection
Plusieurs faits nous amènent à le penser : deux rangs, deux communautés, deux églises. Il faut ouvrir le livre de l’histoire pour en prendre connaissance.
Deux rangs, une séparation naturelle – Lors de la concession de terres de la région et du développement du territoire nommé, à ce moment-là, « l’Augmentation », deux rangs doubles ou côtes constituaient le territoire de Sainte-Anne-des-Lacs. La première, la côte Sainte-Elmire (dans l’axe du chemin Sainte-Anne-des-Lacs) formait grossièrement la partie nord et la côte Saint-Godefroy (aujourd’hui chemin Godefroy), la moitié sud de Sainte-Anne-des-Lacs. Ces deux chemins rendaient le territoire plus accessible aux familles qui s’établissaient çà et là.
Des résidents et des touristes – Deux types de familles furent attirés par la particularité de ce territoire : d’une part, vers 1840, des colons à la recherche de terres et d’autre part, au tournant du siècle, des touristes à la quête de sites de villégiature. Des buts forts différents, une culture, une langue les distinguaient. Qu’à cela ne tienne, l’union et le partage étaient de mise en ces années de durs labeurs.
Deux communautés qui n’en deviennent qu’une – Le lac Marois fut le lieu de prédilection des touristes anglophones protestants de Montréal. Ces vacanciers sympathisèrent rapidement avec les résidents. Déterminées à ce que la région devienne un endroit de plus en plus agréable à vivre, les communautés anglophone et francophone s’associèrent. D’ailleurs, l’édification d’une chapelle, évènement historique, en fait foi.
Deux églises, un seul but : la foi – Vers 1911, les vacanciers anglophones, bien établis, eurent comme projet d’ériger une chapelle. La lac Marois Union Church, qui porte toujours ce nom, fut la première église de la région. Les catholiques francophones, eux, ne purent bâtir la leur que vers les années ‘20.
M. Edgar Knight, âgé de 88 ans, un membre de la famille Tucker et Cameron, premières familles de villégiateurs installés sur la côte Saint-Godefroy, a rapporté au Journal certains faits de ce bon vieux temps.
Cet aîné, qui a vu passer beaucoup d’eau sous les ponts, a raconté comment l’entraide s’est progressivement développée entre les communautés anglophone et francophone. Le premier fait historique qui prouve cette collaboration fut l’apport financier des résidents du lac Marois Union Church de l’époque pour la construction de la chapelle catholique. Selon lui, le lien entre les francophones et les anglophones fut toujours très fort.
Et la mairesse dit…
Sainte-Anne-des-Lacs, une municipalité de 3 787 citoyens, porte d’entrée du territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut, se caractérise par ses lacs, sa forêt et sa côte du chemin Sainte-Anne-des-Lacs, cette fameuse côte qui est souvent le sujet de nombreuses discussions.
La mairesse, Monique Monette-Laroche, en convient. Elle rapporte cette anecdote qui démontre son attachement à la Municipalité pour laquelle elle est mairesse depuis 2013 : « Quand j’ai commencé à fréquenter Maurice Laroche, je devais me rendre chez lui. Il demeurait
à Sainte-Anne-des-Lacs. Comme j’habitais dans un autre village, je ne savais pas où était situé cet endroit. On m’indiqua qu’il était entre Saint-Sauveur et Prévost. J’ai donc découvert qu’il y avait quelque chose en haut de la côte. C’est comme cela que j’ai fait connaissance avec cette merveilleuse Municipalité ».
« Fêter le 75e anniversaire de la Municipalité est très important, car en 10 ans, il s’est passé beaucoup de choses. La vie va tellement vite. Nos anciens vieillissent tout comme nous. Il ne faut pas les oublier », s’est exprimée la mairesse. Pour elle, il faut se souvenir de ses origines, de sa provenance et de ses gènes.
- Une « desserte » était la dénomination donnée à un lieu avant de devenir une paroisse.