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Coalition Santé - Journal des citoyens
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Dénoncer la situation actuelle dans les Laurentides

Émilie Corbeil  emilie.corbeil@journaldescitoyens.ca – À l’initiative du Conseil des élus et des préfets des Laurentides, la Coalition Santé Laurentides réunit les préfets et les élus des 76 municipalités des Laurentides, mais aussi des médecins, du personnel de soins ainsi que des organismes communautaires dans le but de dénoncer la situation actuelle et de demander au gouvernement du Québec un financement équitable des soins de santé et des services sociaux dans les Laurentides.

Le 7 septembre dernier, la Coalition se trouvait devant l’hôpital régional de Saint-Jérôme afin de souligner son importance pour toute la population des Laurentides et relever certains problèmes qui doivent trouver une réponse urgente.

D’abord, mentionnons que les Laurentides vivent une véritable explosion démographique depuis les trente dernières années. En 2021, elle devient la quatrième région en importance au Québec. Or, le financement des soins de santé dans la région ne suit pas, la région ne recevant que 4,4 % du financement total dédié à la santé et aux services sociaux.

La Coalition, se disant en faveur d’une augmentation des transferts fédéraux, insiste toutefois sur le fait qu’il devient impossible d’attendre, vu l’urgence d’agir. Cette urgence, reconnue par l’Assemblée nationale elle-même en mai dernier, doit se traduire par des avancements concrets rapidement, car les citoyens des Laurentides sont en droit de recevoir des services adéquats sur leur territoire.

Site névralgique, s’il en est un, l’hôpital de Saint-Jérôme doit offrir des soins spécialisés à toute la région. Or, ses locaux sont vétustes et insuffisants, tant pour assurer des soins et des conditions de travail minimal, mais aussi pour former la relève comme l’a souligné Dre Lyne Couture, omnipraticienne et membre du comité directeur de la Coalition.

La semaine dernière, le ministre Dubé a annoncé un financement à hauteur de 450 millions de dollars et l’obtention d’un bureau de projet pour la mise à jour de l’hôpital de Saint-Jérôme. Un pas dans la bonne direction, selon la Coalition, mais un pas timide, puisque les besoins sont hautement supérieurs aux sommes annoncées. En effet, les 450 millions ne financeront que le tiers des demandes jugées capitales et urgentes.

Les annonces faites permettront de moderniser les plateaux techniques et chirurgicaux, en plus d’ajouter plus de 200 lits. La Coalition promet de se faire chien de garde afin de s’assurer que les annonces se traduisent dans le concret et dans les meilleurs délais.

Les cardiologues ont le cœur brisé

Le Dr Serge McNicoll, cardiologue, est venu faire un témoignage poignant suite au refus du gouver-nement provincial de financer un centre d’hémodynamie à même l’hôpital de Saint-Jérôme.

La deuxième cause de décès, ici comme ailleurs, est d’origine cardiaque. Le cancer occupant la première place, les travaux planifiés à l’hôpital de Saint-Jérôme prévoient déjà un centre d’oncologie et de radio-oncologie, ainsi qu’un petscan. Or, aucune annonce n’a été faite pour la cardiologie, malgré la présentation d’un projet pour une salle d’hémodynamie.

Pourtant, Dr McNicoll est clair : la population dans les Laurentides est amplement suffisante pour motiver la présence d’un centre d’hémodynamie dans son hôpital régional. En effet, pour justifier l’ouverture d’un tel centre, on compte qu’il faudrait y recevoir entre 1000 et 1200 personnes par an. Or, juste à Saint-Jérôme, il y a environ déjà 1800 patients chaque année qui sont reçus en cardiologie.

De ces patients, environ 150 arrivent à l’hôpital de Saint-Jérôme pour un infarctus aigu et doivent être transférés d’urgence à Montréal. « Le temps, c’est du muscle et du muscle, c’est de la survie », de préciser Dr McNicoll, déplorant que des patients de Saint-Jérôme meurent dans l’ambulance avant d’avoir pu se rendre à Montréal. « Est-ce qu’on considère les habitants des Laurentides comme des citoyens de deuxième ordre ? », demande-t-il.

Et il précise que ce centre doit être planifié dans les travaux majeurs à venir, autrement, la région devra attendre 25 ans avant d’avoir son centre d’hémodynamie : « Ne pas prendre le bateau quand il passe, avec la hausse de population annoncée, c’est aberrant ».

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