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Lyne Gariepy – Halloween est une fête importante dans notre famille. C’est d’ailleurs la fête préférée de ma sœur, et elle a bien transmis cette passion à son petit Darius. Depuis toujours, nous passons cette soirée ensemble, avec la famille et les amis, et tous doivent être costumés, jeunes et moins jeunes.
Du haut de ses cinq ans, Darius a vécu la majorité de ses tournées d’Halloween avec toute sa famille, incluant ses deux cousines, Brigitte et Rose. Or, cette année, Brigitte, qui a maintenant 8 ans, voulait passer l’Halloween avec ses amies et Rose, dans une autre ville. Darius ne serait donc pas avec ses cousines, qu’il appelait ses sœurs lorsqu’il avait 2-3 ans.
Nous allions donc être en comité réduit : Darius, son papa, sa maman, son oncle Julien, Anthony, les voisins, et moi. Inévitablement, certaines personnes lui manqueraient en cette soirée spéciale. Je n’étais pas très motivée pour cette soirée d’Halloween, mais je ne voulais pas manquer ce moment avec Darius.
J’étais donc déjà chez Darius lorsqu’il est revenu de l’école. La première phrase complète qu’il m’a dite est : « Tu sais Tatie, les filles ne viendront pas passer l’Halloween avec nous. » « Je sais, mon grand », que je lui réponds. Alors il me regarde dans les yeux et me dit : « Heureusement, ma Tatie d’amour, elle, elle est toujours là. » Il s’approche alors de moi, et me serre fort de ses petits bras entourés autour de ma taille. Je le serre en retour, et les deux, au même moment, on dit : « Gros câlin ! »
C’était un moment touchant, qui m’a fait non seulement très chaud au cœur, mais qui m’a aussi confirmé l’importance d’être à cet endroit, à ce moment. Et cette réaction m’a aussi permis de découvrir un côté de la personnalité de mon neveu d’amour. Au lieu de se plaindre, et de s’apitoyer sur l’absence de certaines, il a apprécié la présence d’une autre personne. Et cette personne chanceuse était moi !
Nous avons donné et récolté des bonbons, lu des histoires d’Hallo-ween collés sur le divan, chanté des chansons et dessiné. Mais par-dessus tout, nous avons parlé. Et je ne cesse de m’émerveiller par les réflexions de ce petit bout d’homme.
Pendant une de ces conversations, Darius me dit : « Tatie, toi tu es spéciale, tu es différente et tu es originale. Moi, je ne suis pas spécial. Je suis juste un petit garçon ordinaire. Mais peut-être que si j’étudie et que je travaille fort, un jour je vais créer ou inventer ou découvrir quelque chose d’important, de spécial, et je serai alors spécial moi aussi. » « C’est important d’étudier et de travailler fort, mais tu es déjà spécial, mon loup », que je lui réponds.
« Comment ça Tatie, que je suis spécial ? » qu’il m’interroge, l’air dubitatif. « Parce que tu as une personnalité unique à toi, que tu es un garçon intelligent et sensible. Et je ne connais pas d’autre enfant de 5 ans qui a une chronique dans un journal avec sa Tatie. En connais-tu dans ta classe ? », que je lui demande. « Non Tatie, je n’en connais pas. Mais Tatie, tu es certaine que je suis spécial ? », me redemande-t-il. « Oui, mon loup d’amour, je suis certaine que tu es spécial, tu es même un petit être très spécial à mes yeux », que je lui dis. Au même moment un sourire apparaît sur sa jolie frimousse et l’illumine : « Si tu me le dis Tatie, je te crois. »