Amours d’hiver

Pour la Saint-Valentin

Lyne Gariepy & Joanis Sylvain – Pour le mois de la Saint-Valentin, nous nous sommes lancé le défi de trouver trois films romantiques dont l’action se déroule (partiellement ou en entier) en hiver ou sous la neige. Nous avons réussi à dénicher une histoire d’amour enrobée de fantastique, une comédie romantique classique et une quête amoureuse étalée sur 50 ans et sur fond de pandémie.  

Un conte d’Hiver 

(v. f. A Winter Tale) Film, 2014, Drame, fantastique, romance, États-Unis, 1 h 58 minutes, sur Amazon prime, YouTube $; réalisation : Akiva Goldsman; interprètes : Colin Farrell, Jessica Brown Findlay, Russell Crowe, Jennifer Connelly.

Synopsis – New York, au début du XX^e siècle. Orphelin, Peter Lake est devenu voleur par la force des choses. En s’infiltrant un jour dans une riche maison, Peter fait la rencontre de Beverly Penn, une jeune femme à la tignasse rousse, dont il tombe immédiatement amoureux. Mais leur idylle est maudite. Elle est atteinte de tuberculose, et lui a été condamnée à une mort violente par son ancien mentor, le diabolique Pearly Soames. Il tente par tous les moyens de sauver la femme qu’il aime, à travers le temps, luttant contre les forces des ténèbres. 

Ciné-fille  – Un des films romantiques que j’ai le plus aimé dans les 15 dernières années. Nous avions été voir ce film au cinéma, avec ciné-gars, pour la Saint-Valentin, lors de sa sortie. J’étais curieuse, mais je n’avais pas de grandes attentes. Et j’avais été agréablement surprise.

De prime abord, ce film contient les éléments qui me font craquer : l’époque début 1900, des costumes et des décors superbes, une belle histoire d’amour, mais pas seulement. Car cette histoire est baignée de surnaturel, de fantastique, voire de féérique. Le combat entre le bien et le mal et le suspense font aussi partie du récit, tout comme une bonne dose de métaphysique. Bref, tout était là pour me plaire, et même me faire verser une petite larme devant la beauté de certaines scènes et le talent des acteurs qui les rendent vivantes.

Justement, ajoutez à la liste des points gagnants des acteurs chevronnés, avec Russell Crowe, détestable, et Jennifer Connelly, juste comme toujours. Sans compter la chimie et la complicité évidente à l’écran entre Jessica Brown Findley (Lady Sybil dans Downtown Abbey) et Collin Farrell. Les deux sont excellents, et M. Farrell est particulièrement touchant dans ce film. On lit littéralement les émotions de son personnage dans ses yeux. La photographie est superbe et la réalisation, impeccable. Adapté de l’œuvre de Mark Helprin (1983), Un amour d’Hiver.

Film touchant à regarder seul ou en amoureux. 9 sur 10  

Ciné-gars  – Ce film est un conte fantastique, avec un côté cucul la praline, mais si on accepte ce fait, et qu’on regarde Un conte d’hiver avec l’esprit ouvert, nous découvrons un excellent film.

Dans Un conte d’hiver, nous avons une romance, une histoire d’amour, et un deuxième degré d’amour qui rend le film encore plus beau et touche notre cœur d’enfant. Pour les personnes que ça intéresse, nous pouvons y voir Colin Farrell dans toute sa splendeur. 9 sur 10

Quand le destin s’en mêle 

(v.f. About Faith) Film, 2022, comédie romantique, États-Unis, 1 h 40 minutes, sur Amazon Prime; réalisation : Marius Balchunas; interprètes : Emma Roberts, Thomas Mann (II), Madelaine Petsch.

Ciné-fille  – Une comédie romantique légère, mais sympathique. Quand le destin s’en mêle ne réinvente pas le genre, mais nous offre tout de même de bons moments et nous fait sourire à quelques reprises.

Nous sommes maintenant dans une réalité où les films d’amour de style Hallmark foisonnent et inondent le marché, pour toutes les saisons et occasions, de Noël à la Saint-Patrick. Bien que, surtout vers Noël, je peux comprendre l’attrait de ce genre de film pour le spectateur qui veut écouter un film sans risquer d’être déçu ou trop surpris, j’avais envie de regarder un vrai film, et Quand le destin s’en mêle a le mérite d’en être un. C’est d’ailleurs un remake du film soviétique culte, L’ironie du sort de Eldar Riazanov (1975).

Les acteurs sont bons, les décors et les costumes sont beaux, et le scénario est bien, malgré certaines scènes improbables. Le montage est dynamique. La neige et la romance sont présentes, donc, mission accomplie ! 7 sur 10

Ciné-gars  – Comédie romantique légère, avec une histoire originale, quoique tout de même un peu simple. J’ai eu l’impression que le film et le rôle de Margot ont été faits sur mesure pour l’actrice Emma Roberts. J’ai apprécié la tournure de la fin du film. 8 sur 10

Touch 

(v. f. Snerting) Film, 2024, drame sentimental, Islande, Royaume-Uni, 2 h 01minute, sur Amazon Prime; réalisation : Baltasar Kormákur; interprètes : Egill Olafsson, Pálmi Kormákur Baltasarsson, Mistuki Kimura.

Synopsis  – Lors d’un séjour à Londres en 1969, l’Islandais Kristofer fait la rencontre de Miko, fille d’un chef du restaurant Nippondans lequel il désire se faire former comme cuisinier. Les deux tombent amoureux, mais Miko et son père disparaissent soudainement. Cinquante ans plus tard, maintenant veuf et âgé, alors que la pandémie de covid se répand sur les continents, Kristofer décide de partir à la recherche de son premier amour, quête pour laquelle il n’a maintenant plus rien à perdre et qui le mènera de Londres au Japon. 

Ciné-fille  – Un autre film basé sur un livre, Touch de Ólafur Jóhann Ólafsson, paru en 2022.

Le film a piqué ma curiosité par sa provenance, L’Islande et le Royaume-Uni, et pour son voyage au travers des époques et des continents. Et je n’ai pas été déçue, car Touch est un film touchant(!).

Les décors et les lieux de tournages sont parfaits, et la reconstitution du Londres de 1969 est réussie. La photographie des lieux extérieurs est superbe. Les acteurs sont tous bons, mais particulièrement ceux qui jouent Kristofer, jeune et vieux. Les deux sont excellents, mais le jeune apporte une douceur bienvenue au personnage. 

L’histoire d’amour est touchante, mais personnellement, Touch est pour moi plus qu’un voyage pour retrouver l’amour perdu, c’est un périple entamé 50 ans plus tôt pour s’ouvrir à l’autre et à une autre culture, mais aussi une mise en garde contre les barrières que l’on se met ou que l’on se laisse imposer par d’autres. Beau film. 8 sur 10.

Ciné-gars  – Le film Touch porte bien son titre, car nous sommes touchés par l’histoire.

Une des réussites du film est que les allers-retours entre le passé et le présent se font naturellement. On suit bien l’évolution de l’histoire du passé, tout en voyant celle du présent se dérouler sous nos yeux parallèlement. La distribution des acteurs pour les deux époques est bien choisie. La rencontre d’un Islandais avec la culture japonaise dans le Londres de 1969 m’a particulièrement plu. L’idée de situer l’histoire au commencement de la Covid nous montre l’approche différente de chacun des pays envers la pandémie. Un long film, mais qui ne m’a pas paru si long. 8 sur 10