Maïthéna Girault

Maïthéna Girault violoniste et le pianiste Gaspard Tanguay-Labrosse – Photo : Raoul Cyr
Carole Trempe
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Les mots nous manquent… Quel immense talent !

Carole Trempe – Le dimanche 9 février 2025, Diffusions Amal’Gamme produisait Maïthéna Girault violoniste, dans le cadre de la Série Jeunes Virtuoses, à la salle de spectacle Saint-François-Xavier de Prévost. Virtuosité, émotion, technique et expressivité.

Elle était accompagnée du pianiste Gaspard Tanguay-Labrosse, précieux collaborateur qui a su bien tisser la toile de fond sur laquelle le violon s’est déployé tout au long du concert. L’écoute entre eux était parfaite.

Il ressort de cette violoniste une technique irréprochable. En démontrant une grande fluidité, elle accomplit des passages rapides, des gammes complexes. Son jeu est extrêmement précis sans sacrifier la musicalité pour la virtuosité. Telle une magicienne du son, elle injecte une émotion palpable dans chaque note. Son interprétation musicale du répertoire varié qu’elle nous a offert a fait ressortir sa lecture singulière des œuvres tout en restant fidèle à l’esprit des compositeurs.

Au programme, la sonate pour violon et piano de Claude Debussy (1862-1918), trois mouvements I. Allegro vivo, II. Intermède, III. Finale. La structure de cette œuvre plutôt libre met en valeur la capacité de la violoniste de jongler avec des atmosphères changeantes. Douceur infinie avec des moments mordants. Son jeu allie sensibilité et virtuosité et nous permet une brève et profonde incursion dans l’univers impressionniste de Debussy dévoilant la richesse personnelle de l’interprétation qu’en fait l’artiste.

Sonate pour piano et violon en si bémol majeur, k. 378 W.A.Mozart (1756-1791), trois mouvements I. Allegro moderato, II. Andantino sostenuto e cantabile, III. Rondo, allegro. Dans cette sonate, le piano a une importance primordiale pour poser les bases et les harmoniques, il s’en suit un dialogue, une conversation subtile entre les deux instruments. L’interprétation qu’en fait la violoniste requiert une grande maîtrise technique, une finesse dans les nuances et les articulations. L’expressivité de Maïthéna est empreinte de noblesse et de fraîcheur.

Sonate pour violon et piano no 3 en ré mineur, opus 108 Johannes Brahms (1833-1897) quatre mouvements I. Allegro, II. adagio, III.un poco presto e con sentimento 1V, presto agitato. Cette œuvre d’une grande maturité musicale est la dernière de Brahms. Elle repose sur une architecture très précise. Elle est pleine de contrastes. L’interprétation requiert une grande profondeur émotionnelle et une aussi une grande intensité technique. La violoniste nous l’a livrée avec puissance et sensibilité.

Deux morceaux pour violon et piano de Lili Boulanger (1893-1918), Nocturne. Dans cette merveilleuse pièce, le piano crée des atmosphères et des textures qui soutiennent le violon. Maïthéna s’exprime délicatement, avec subtilité. Une expressivité presque mystique. L’œuvre nous est livrée avec une grande tendresse, qui fait ressortir les inflexions émotionnelles.

Une dernière pièce et non la moindre. Celle qui a ému aux larmes plusieurs d’entre nous, Beau Soir de Claude Debussy. Le violon s’exprime tout en douceur et en sensualité. On capte l’ambiance d’une émotion fugitive. Les cordes nous atteignent droit au cœur, laissant une trace profonde. La beauté et le raffinement mélodique dans l’élégance. Wow et Rewow !.

Un programme riche et varié qui nous a permis de vivre entièrement et exclusivement dans la beauté, pendant deux heures, grâce à l’immense talent de Maïthéna. Des fois, les mots nous manquent quand vient le temps de qualifier des artistes de cet ordre.

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