Recycleur cherche styromousse

Simax, une entreprise de Repentigny, fabrique du mobilier urbain en béton composé de 80 % de matières recyclées. Le polystyrène y occupe 50 % du volume. – Photo courtoisie
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Objectif : aucun styromousse à l’enfouissement

Émilie Corbeil – Chaque jour, le Groupe Gagnon reçoit des appels de citoyens désireux de trouver une autre solution que la poubelle pour leurs barquettes alimentaires et autres emballages de styromousse. Sylvain Gagnon, vice-président de l’entreprise située à Prévost, ne manque jamais de s’en émouvoir. Les gestes quotidiens posés par des milliers de personnes qui lui acheminent leur styromousse grâce à plus de 40 écocentres et autres points de dépôt, dépassent ses attentes et permettent d’entrevoir un avenir où tout le styromousse pourra éviter l’enfouissement.

Comme le diamant

Le polystyrène, communément appelé « styromousse », est éternel, comme le diamant. Mettant plus de 1000 ans à se décomposer dans la nature, il va sans dire que l’idée de l’enfouir au dépotoir est loin d’être bonne. L’année dernière, Groupe Gagnon a permis de dévier 300 tonnes de polystyrène de l’enfouissement, soit l’équivalent de deux terrains de football sur dix pieds de hauteur.

Une fois traité, ce polystyrène trouve preneurs dans un modèle d’économie circulaire 100 % locale. Simax, une entreprise de Repentigny, fabrique du mobilier urbain en Écolo Béton composé à 80 % de matières recyclées, dont 50 % du volume est occupé par du polystyrène recyclé. Inject-styrène technologie, à Saint-Lambert-de-Lauzon, a développé un procédé unique au monde, qui permet d’injecter des billes de polystyrène avec colle dans les murs pour fin d’isolation. Et l’isolant lui-même est recyclable en fin de vie utile.

À vos barquettes, citoyens !

Le polystyrène ne va pas dans le bac vert, ni dans le bac noir. 

Selon Sylvain Gagnon, la capacité de traitement de Groupe Gagnon et la demande toujours croissant pour du polystyrène recyclé permet de penser que, régionalement, tout le polystyrène de première consommation pourrait être dévié de l’enfouissement et servir l’économie locale. Pour l’heure, son entreprise cueille la matière dans plus de 40 écocentres, dont ceux de Prévost et de Saint-Sauveur. Monsieur Gagnon prévoit, par ailleurs, augmenter le volume traité de deux à trois fois prochainement.

Pour le citoyen désireux de diminuer son empreinte écologique, il suffit donc d’amasser les barquettes et les emballages de polystyrène bien propres et de les déposer à l’écocentre desservant sa localité. À Prévost, l’écocentre est fermé l’hiver, mais un point de dépôt permanent est installé au IGA Extra Marché Piché. 

Un petit effort, donc, pour le consommateur qui doit rapporter ses emballages, mais un beau projet de société écologique et créateur d’emplois. 

Polystyrène cherche point de dépôt à Sainte-Anne-des-Lacs

Le Journal a appris qu’il n’existe pas encore de point de dépôt à Sainte-Anne-des-Lacs. Voilà donc une belle occasion pour les citoyens de se manifester et d’en faire la demande, puisque Groupe Gagnon se déclare preneur. Sylvain Gagnon assure que son entreprise ira quérir le polystyrène que les citoyens déposeront.

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