Des séries à saveur britannique

Sorties culturelles
Lyne Gariépy
Les derniers articles par Lyne Gariépy (tout voir)

Lyne Gariépy et Joanis Sylvain : lynegariepy@journaldescitoyens.ca – En septembre, dès que les premiers jours pluvieux se pointent le nez, je me prends à rêver de l’Angleterre et de son climat. Pour m’immerger davantage dans mes rêveries britanniques, j’ai regardé deux séries dont l’histoire se déroule en Grande-Bretagne. Deux séries ayant des univers bien différents, une se situant dans un futur proche, et l’autre à l’époque victorienne. Mais les deux ont la lumière grise et les magnifiques paysages britanniques.

Curfew

Série. Drame, anticipation, thriller, suspense, action. Grande-Bretagne. 2019, parution en 2020. Une saison de huit épisodes de 60 minutes. Disponible sur iTunes. Créé par Matthew Read. Interprètes : Phoebe Fox, Rose Williams, Sean Bean et Billy Zane.

Synopsis – Dans un futur proche, la Grande-Bretagne a été touchée par un virus d’origine inconnue, qui rend les humains cannibales, résistants, rapides, sans âmes et sensibles au soleil. Pour tenter de protéger la population, le gouvernement totalitaire du Royaume-Uni impose un couvre-feu : ceux qui sont appréhendés à l’extérieur une fois la nuit tombée sont mis en quarantaine.

Le futur est sombre, mais certains ont la possibilité de participer à une course automobile illégale, de nuit, dans laquelle tous les coups sont permis. Le gagnant obtiendra une place pour quitter le pays et s’installer sur une île où le virus n’existe pas. Les autres risquent de ne pas survivre.

Ciné-fille – Une série que j’ai pris plaisir à regarder, mais seulement à partir du quatrième épisode. Ensuite, j’en aurais pris plus, afin d’approfondir cet univers. Je m’explique.

Au premier épisode, je croyais regarder une série d’anticipation sur un peuple et un virus. Lors des deux épisodes suivants, j’ai cru assister à un genre de fast and furious, une course pure et simple. Et j’ai presque décroché. Mais notre habitude (à ciné-gars et moi) de visionner quatre épisodes d’une série avant de décider si on cesse l’écoute ou si on poursuit en valait la peine. En effet, dès le quatrième épisode, la série devient intéressante. Finalement, la course n’est pas le point central, mais chaque épisode nous permet de comprendre un peu plus ce qui s’est passé dans ce monde, et pourquoi chacun des personnages (monsieur et madame tout-le-monde) participe à cette course. Une excellente surprise !

Cette série a été tournée en 2019, avant la pandémie, mais il est difficile de ne pas remarquer les similitudes entre leur gestion de la pandémie, et la nôtre. Dans la série, des gens s’opposent au couvre-feu. Un air de déjà-vu ? Mais notre expérience en virus acquise depuis l’an dernier nous est utile pour comprendre l’origine du virus dans Curfew. Et j’ai apprécié l’effort de nous offrir une théorie qui se tient. 

La trame sonore, très années 80, est recherchée et colle avec l’histoire. Les paysages sont beaux, et les acteurs sont bons. La mise en scène est soignée et la grande surprise c’est que les personnages et l’univers sont assez fouillés. Et la saison a une vraie conclusion, même si elle laisse une ouverture à une suite. Un bon divertissement ! – 8 sur 10.

Ciné-gars – Une série avec un sujet de l’heure « Un méchant virus » ! 

 La série a un côté fantastique, en cela que les infectés se transforment en bêtes sanguinaires, rapides et violentes. Les premiers épisodes sont concentrés sur la course, mais ensuite, l’histoire se concentre sur l’origine de la pandémie, ce que j’ai davantage apprécié.

L’interprète de Kaye, Phoebe Fox, tire bien son épingle du jeu. Sean Bean est parfaitement détestable dans son personnage d’Errol, une vraie « tête à claques »! – 7 sur 10.

Les touchées

(V.F. de The Nevers)

Série. Drame, fantastique, action. É.-U., depuis 2021; une saison de six épisode de 52 minutes, disponible sur Crave, Super écran, et Appletv. Créé par Joss Whedon. Interprètes : Laura Donnelly, Ann Skelly, Olivia Williams.

Synopsis – Dans les dernières années de l’époque victorienne, la ville de Londres est assaillie par « des touchées » : des personnes (principalement des femmes) qui se retrouvent soudainement dotées d’aptitudes extraordinaires. Certaines sont charmantes, d’autres dérangeantes. Amalia True, une mystérieuse veuve au coup de poing un peu trop facile, et Penance Adair, une jeune et brillante inventrice, sont à la tête de cette élite. Elles créent un foyer pour les « touchées », tout en combattant les forces du mal, pour faire de la place à celles et ceux que l’Histoire, telle que nous la connaissons, aimerait oublier…

Ciné-fille – Une série fantastique se déroulant à l’époque victorienne avec de l’action et dont les personnages principaux sont féminins, Les touchées semblait avoir été conçue pour moi. 

Le Londres qu’on découvre dans Les touchées, dans la lumière des réverbères et la poussière de charbon, évoque celui de Dickens et de Doyle avec ses passants peu rassurants et ses quartiers mal famés, de même que celui de Wells avec ses folles inventions rétrofuturistes. Esthétiquement parlant et du côté de l’atmosphère, c’est parfait. Le visuel Gaslamp fantasy est très réussi. Les costumes, pour qui aime le style, sont très inspirants. 

Avoir osé une histoire qui sort de l’ordinaire, où même les pouvoirs des touchées sont différents de ce que l’on est habitué de voir (la capacité de tout transformer en verre, voir le courant électrique se déplacer, entre autre), est un bon point. À une autre époque, les touchées auraient trouvé une place de choix à l’Institut Xavier auprès des futurs X-Men.

Mais Les touchées n’est pas la série d’époque que l’on pense. En plus d’être une série sur la trahison et les fausses apparences, c’est aussi une série sur le futur. En effet, dans le dernier épisode, nos repères sont chamboulés, et on découvre que le futur pourrait influer sur le passé. Ça complexifie l’histoire et nous laisse en attente de la suite. – 7.5 sur 10.

Ciné-gars – Dans Les touchées, il y a tout ce que j’aime d’une série d’époque : c’est-à-dire les décors et les costumes fin 1800, qui sont réussis. Nous sommes encore ici dans le fantastique, en cela que des gens (majoritairement des femmes) sont touchés par des pouvoirs divers.

J’ai particulièrement aimé deux personnages : le personnage principal, Amalia True, qui agit vraiment étrangement pour l’époque, et nous comprenons pourquoi plus tard, ainsi que Penance, l’inventrice un peu exaltée, qui propose des machines de toute beauté, au look du temps. 

Ce qui m’a donné le goût de voir la suite, c’est la fin du sixième épisode, où nous nous retrouvons dans le futur. – 7 sur 10.

print