Burn Baby, Burn

Carole Trempe
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Tout n’est pas noir… c’est gris…

Carole Trempe – Guillaume Côté, directeur artistique du FASS, danseur étoile et chorégraphe dont l’immense talent est une évidence, nous a proposé une nouvelle création pour l’édition du FASS 2024, Burn Baby, Burn. Pour information, le FASS en est à sa 65e création en première mondiale cette année.

La création de cette ébauche naît d’une discussion de Guillaume Côté, avec son fils de 7 ans qui lui partageait son écoanxiété en demandant à son père ce qu’il faisait, lui, pour soigner la planète ? La réponse n’allait pas tarder à se déployer avec la première forme que Guillaume Côté donne à cette œuvre.

À travers les neuf merveilleux danseurs qui interprètent l’allégorie, nous reconnaissons bien la signature de l’auteur notamment par l’élégance et l’unicité des lignes classiques et contemporaines de la chorégraphie.

La thématique exprime l’idée principale du déni des changements climatiques. Les sentiments humains face aux bouleversements, de même que de l’appréhension de leurs conséquences sur la planète et sur la vie sont rendus par les danseurs avec un réalisme criant et déchirant. Tout n’est pas noir… c’est gris. Tout brûle… il pleut des cendres à plein ciel. La lumière n’existe presque plus. Les gens peinent à respirer, ils meurent. OUF !

On doit agir plutôt que d’éviter. 

Malgré l’inquiétude à tolérer la situation dramatique par ce sur quoi nous avons l’impression d’avoir moins de contrôle, chacun de nous peut faire quelque chose, tout n’est pas noir. L’auteur propose quelques pistes de solution, dont l’union avec l’autre, la coalition. Il n’est pas trop tard, à chacun de nous de se conscientiser et de poser des gestes positifs concernant la planète.

La toute dernière scène est bouleversante. C’est l’apogée du climat et de l’atmosphère dans lesquels nous avons baigné pour partager le processus de réflexion du créateur avec les danseurs. Une personne humaine brûle littéralement dans le feu. Un danseur se tient debout face à nous, son regard est douloureux et supplicatif. Ses yeux expriment cette prière insistante : Agissez !

Cette création est puissamment éloquente. Une bousculade. Un électrochoc. On s’en souviendra longtemps.

À travers les neuf merveilleux danseurs qui interprètent l’allégorie, nous reconnaissons bien la signature de l’auteur notamment par l’élégance et l’unicité des lignes classiques et contemporaines de la chorégraphie – photo : Marni Van Dyk
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