Amours d’hiver

Lyne Gariépy
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Lyne Gariépy et Joanis Sylvain – En cette journée du 8 mars, Journée des droits de la femme, nous avons décidé de regarder du contenu en lien avec la femme, ou plutôt les femmes.

Nous vous suggérons d’ailleurs une comédie sur l’évolution des droits de la femme, une biographie sur une femme d’exception, et une série de courts métrages qui rend compte des différents visages de la violence faite aux femmes.

Flashback    

Film 2021, comédie, histoire, France, 90 minutes, Amazon Prime; réalisation : Caroline Vigneaux; interprètes : Caroline Vigneaux, Suzanne Clément, Sophia Aram. 

Synopsis – L’histoire de Charlie, une avocate surdouée, cynique et narcissique, qui, après avoir gagné un nouveau procès en bafouant l’honneur des femmes, fait la connaissance d’Hubert, un chauffeur de taxi pas comme les autres, qui va l’embarquer dans une course inattendue dans les couloirs du temps ! Lors de ce voyage qui la mènera de la préhistoire à la Révolution française, elle va croiser la route de celles qui se sont battues pour les droits des femmes et être le témoin d’événements historiques qu’elle n’aurait jamais dû oublier. Pour sortir de cette boucle temporelle, elle devra comprendre quel est son rôle en tant que femme dans la société et apprendre à aider celles dont la voix n’est pas entendue, encore aujourd’hui. 

Ciné-fille – Flashback est écrit, réalisé et joué par Caroline Vigneaux. Cette actrice et humoriste a été avocate pendant plusieurs années, et est aussi une femme, donc elle connaît bien son sujet ! 

Ce film est un cours en version rapide sur les injustices subies par les femmes au cours de l’histoire. Tout en nous rappelant des personnages parfois oubliés, on s’instruit au sujet du long parcours des femmes, mais sans lourdeur, tout en riant. Excellent pour aborder le sujet. 

Flashback est divertissant, drôle, avec un rythme soutenu. Suzanne Clément en George Sand fait bonne impression. Sous ses allures de comédie, le film réussit à faire passer le message et nous donne envie de faire des recherches sur certains personnages de l’histoire avec un grand H (Olympe de Gouges, ce nom vous dit quelque chose ?)   8 sur 10

Ciné-gars – Flashback, est le film parfait pour souligner la Journée des droits de la femme, non seulement pour le sujet, mais aussi parce que l’action se déroule un 8 mars. Un film qui a beaucoup d’humour, tout en nous présentant des faits historiques sur l’évolution de la place des femmes dans la société.

Caroline Vigneaux est dans Flashback comme un poisson dans l’eau. J’ai apprécié découvrir certains faits historiques, dont ceux sur Napoléon et son code civil.   8,5 sur 10

Radioactive    

(v. o. a. Radioactive) Film 2020, drame biographique, France, Royaume-Uni, 110 minutes, Amazon PrimeYouTube, $; Réalisation : Marjane Satrapi; interprètes : Rosamund Pike, Sam Riley, Aneurin Barnard. 

Synopsis – Paris, fin du XIXe siècle. Marie est une scientifique passionnée, qui a du mal à imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. Avec Pierre Curie, un scientifique tout aussi chevronné, qui deviendra son époux, ils mènent leurs recherches sur la radioactivité et finissent par découvrir deux nouveaux éléments : le radium et le polonium. Cette découverte majeure leur vaut le prix Nobel et une renommée internationale. Mais après un tragique accident, Marie doit continuer seule ses recherches et faire face aux conséquences de ses découvertes sur le monde moderne… 

Ciné-fille – Il y a déjà un certain temps que je voulais regarder Radioactive. Par curiosité envers Marie Curie, et aussi par appréciation de l’actrice qui l’interprète, Rosamund Pikes (Gone Girl).

L’actrice a été à la hauteur de mes attentes, de même que les autres acteurs, tous justes. Le récit de la vie de Marie Curie a, pour sa part, satisfait en partie ma curiosité.

Seule femme dans l’histoire à avoir remporté un prix Nobel dans deux disciplines différentes, Marie Curie est l’une des scientifiques les plus importantes au monde. On dit souvent que derrière chaque grand homme se cache une grande dame. Dans le cas de Marie Curie, on peut dire que son mari lui a donné le coup de pouce pour lui permettre d’avoir les moyens de réaliser ses recherches, devenant à son tour le grand homme derrière cette grande dame.

Le film est instructif, mais survole trop rapidement plusieurs étapes de la vie de Marie Curie.

Radioactive fait aussi paraître la scientifique froide, ce que, selon plusieurs spécialistes, elle n’était pas. C’est certain que pour être une chercheuse à cette époque, une bonne dose de sang-froid et d’entêtement était nécessaire !

La facture esthétique et visuelle est superbe, les costumes parfaits, tout comme les décors. Un portrait intéressant d’une grande dame de la science, à découvrir.    8 sur 10

Ciné-gars – J’étais curieux de découvrir l’histoire de Marie Curie, car outre sa découverte du Radium et du Polonium avec son mari, je ne connaissais pas grand-chose de cette scientifique.

On voit dans Radioactive une femme déterminée à défendre sa science, à égalité avec les hommes. On découvre aussi bien sa vie personnelle que sa vie professionnelle dans ce film. Une femme qui a poursuivi ses recherches coûte que coûte, avec l’aide de son mari Pierre.    8 sur 10

H24 : 24 heures dans la vie d’une femme    

Film 2021, courts métrages, documentaires, France, une saison de 24 épisodes d’environ 4 minutes, sur Télé-Québec; réalisation : Nathalie Masduraud et Valerie Urrea, interprètes : Diane Kruger, Camille Cottin, Romane Bohringer. 

Synopsis – La série-manifeste H24 vous propose de vivre 24 heures dans la peau d’une femme. À travers 24 récits inspirés de faits divers tragiques ou ordinaires, une série féministe coup de poing pour rendre visible ce que vivent les femmes au quotidien. Emprise, intimidation, féminicide, codes vestimentaires sexistes… : H24 éclaire les diverses formes d’abus dont peuvent souffrir les femmes à chaque heure du jour et de la nuit. Note : Télé-Québec ne présente que 10 épisodes en ligne. 

Ciné-fille – La présence à l’écran de plusieurs actrices, dont Diane Kruger, a tout d’abord attiré ma curiosité. Ce qui caractérise cette série, c’est une thématique entre les courts métrages, mais une facture visuelle et scénaristique propre à chacune des histoires. Le ton est différent pour chaque récit. La plupart jouent la carte de la sobriété, le texte étant suffisamment frappant à lui seul. D’autres utilisent des mises en scène plus symboliques et parfois très originales. À la force et la justesse des monologues en différentes langues européennes (proposées en versions sous-titrées), s’ajoute l’interprétation subtile et poignante des comédiennes. 

Les récits témoignent autant de moments banals, de violences sournoises, mais quotidiennes, que de la violence suprême, l’innommable, faite aux femmes. Transcendant les individualités, les récits, écrits par une pléiade d’auteures, dessinent les contours d’un fléau systémique sans laisser place à la fatalité, racontant aussi l’insoumission et la riposte, narquoise ou cinglante. – Poétique et tragique, un appel à la sororité et à la parole libérée.    8 sur 10

Ciné-gars – Ces divers courts métrages ont été réalisés afin de nous faire comprendre la réalité que vivent certaines femmes. Des situations semblant parfois anodines, d’autres fois frustrantes et /ou choquantes, mais toujours injustes. Différentes langues européennes sont utilisées pour ces courts métrages, ce qui ajoute à l’expérience. Tout ça est mis en scène souvent avec un souci artistique, ce qui m’a bien plu.       7,5 sur 10

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