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Lyne Gariepy et Joanis Sylvain – À l’approche de la Fête nationale des Québécois, nous avons choisi de vous présenter, non seulement des séries télé bien d’ici, mais de bonnes séries, dont une de calibre international !
L’indétectable
Série 2025, thriller, suspense, drame, action, Québec, une saison de 6 épisodes de 43 minutes sur Tou.tv.extra, 13 ans et plus; auteurs : Annie Piérard, Bernard Dansereau et Étienne Piérard-Dansereau; réalisation : Stéphane Lapointe; interprète : Sophie Nélisse, Linda Johnson, Louis-David Morasse, Pierre Curzi.

Synopsis – Stéphanie, jeune ostéopathe réservée, infiltre une mystérieuse start-up afin de prouver que la vidéo humiliante qui a détruit la carrière politique de sa mère, que tous les experts et les médias considèrent comme authentique, est en réalité un hypertrucage indétectable. Mais qui aurait fabriqué ce faux, et pourquoi ? Entraînée malgré elle dans un dangereux complot aux ramifications internationales, Stéphanie va découvrir que la vérité n’est pas là où elle l’attendait.
Ciné-fille – L’indétectable est la nouvelle série par les auteurs qui nous avaient donné la série Épidémie en 2019, prémonitoire de la pandémie de 2020. Ils s’attaquent maintenant à un sujet qui est tout aussi d’actualité : les hypertrucages par IA, ou deep fakes. Inspiré d’un fait réel de désinformation, ayant fortement teinté, à l’automne 2023, le résultat des élections générales en Slovaquie, L’indétectable évoque les répercussions de ceux-ci dans la sphère médiatique. Et les questions que la série soulève sont très pertinentes.
La série emprunte au suspense, enquête journalistique, et thriller politique. Le rythme est enlevant, et on ne s’ennuie pas. Les revirements sont nombreux et le spectateur est maintenu en haleine une grande partie des 6 épisodes. Les acteurs, une des raisons qui m’ont incitées à regarder la série, sont tous excellents, et bien choisis.
Petit bémol : quelques éléments sont moins plausibles, mais cela n’empêche pas d’apprécier cette série, et qui aurait trouvé plausible l’histoire d’Épidémie en 2019 ? 7,5 sur 10
Ciné-gars – Un deep fake. L’idée est géniale, car la société s’en va vers cette réalité d’ici un ou deux ans. Le contexte du deep fake est intéressant, la distribution est bonne.
Chaque personnage, même le plus insignifiant, a un lien caché. De plus, une histoire politique dans un pays du Moyen-Orient se déroule en parallèle, et s’avère aussi avoir un lien. Ces deux aspects m’ont agacé. Pour moi c’est un peu gros. 7 sur 10
Mea culpa
Série 2025, drame, social, psychologie, suspense, Québec, une saison de 12 épisodes de 43 minutes sur Tou.tv extra, une deuxième saison prévue; autrice : Chantal Cadieux; réalisation : Miryam Bouchard, François Bégin; interprètes : Mélissa Désormeaux-Poulin, Jessica Barker, Dany Boudreault, Maxim Gaudet-te, Cynthia Wu-Maheux.

Synopsis – Dans un centre de justice réparatrice, Bérénice aide les victimes et les personnes qui ont commis des crimes à dialoguer pour surmonter leur passé. Il y a 25 ans, Bérénice, Rémi, Marie-Dominique et Lysanne ont vécu un drame lors d’une fête : une amie a été tuée et Rémi est devenu quadriplégique. Le coupable, libéré après 23 ans, réapparaît dans leur vie. Bérénice souhaite une médiation, mais les autres hésitent. Les confrontations révèlent des secrets, ébranlant leur amitié. Une question demeure : peut-on croire à la réhabilitation d’un meurtrier ?
Ciné-fille – Mea Culpa est une série multifacettes. Il y a tout d’abord le côté social, par les gens que le centre de justice réparatrice aide. Il y a évidemment du drame, mais aussi de la rédemption. De l’amour, de l’amitié, des secrets. Il a de la lourdeur, mais aussi de l’espoir. Une bonne dose de suspense et de psychologie est aussi présente, entre autres à travers les questions que la série soulève : est-ce possible qu’un meurtrier soit entièrement réhabilité, et comment lui faire confiance ?
Le choix de Maxim Gaudette dans le rôle du meurtrier repenti est excellent, tout comme sa prestation. Grâce à lui, on croit aux remords de son personnage, mais aussi à l’ensemble de la série. Son jeu est subtil, en retenue, on peut lire les sentiments de son personnage sur son visage. Une certaine douceur émanant de lui, on ne peut que lui donner le bénéfice du doute, quant à sa rédemption. Le reste de la distribution est tout aussi efficace et parfaite.
Les allers-retours entre le passé et le présent apportent un rythme soutenu. Les revirements sont bien présents. La trame sonore, bien choisie. Tout collabore à créer un ensemble cohérent.
Chantal Cadieux avait exploré, il y a 20 ans, les conséquences d’un féminicide adolescent en écrivant le scénario du film Elles étaient cinq. Avec Mea culpa, elle se concentre sur les répercussions du crime sur les proches de la victime et du tueur, 25 ans plus tard. Chaque personnage a une part d’ombre et une part de lumière. Et on souhaite sincèrement que tous trouvent la paix. Sans dévoiler le punch, on ressent un apaisement à la fin de la série, non sans avoir versé quelques larmes, les plus importantes questions ayant reçu leurs réponses. 9 sur 10
Ciné-gars – La série nous présente un jeune homme qui a tué par colère et jalousie, il y a 23 ans. Nous découvrons les conséquences qu’a eu ce geste sur tous les proches de la victime, ainsi que les répercussions lorsque cet homme revient dans leurs vies par accident.
Ce qui fait l’originalité de la série, c’est le cheminement qu’a fait le tueur, à travers les visites en prison d’une amie de la victime, qui cherche à comprendre son geste, et des ateliers offerts entre les murs. Maintenant qu’il est sorti de prison, cette amie, qui travaille dans un centre de justice réparatrice, aimerait qu’il rencontre les autres victimes de son geste. Tout ça mène à la question : peut-il être réhabilité ?
Les autres cas de rencontres entre bourreaux et victimes que l’on suit pourraient être une série en soi. J’ai bien apprécié.
Maxim Gaudette, dans le rôle du tueur, est excellent avec sa bouille qui se rapproche plus de celle d’une victime. 8 sur 10
Empathie
Série 2025, drame, social, tragicomédie, Québec, une saison de 10 épisodes de 45 minutes sur Crave; autrice : Florence Longpré; réalisation : Guillaume Lonergan; interprètes : Florence Longpré, Thomas Ngijol, Benoit Brière, Brigitte Lafleur.
Synopsis – Empathie suit la docteure Suzanne Bien-Aimé, anciennement criminologue, dans son nouvel emploi de psychiatre au fictif institut psychiatrique et pénitentiaire Mont-Royal, après quelques années de pauses après un drame personnel. Elle est accompagnée par son assistant Mortimer, un agent d’intervention. La série se déroule autour des patients de l’institut Mont-Royal ainsi que des histoires familiales des deux personnages principaux.

Ciné-fille – Probablement la série québécoise de l’année. Il y avait longtemps qu’une série n’avait autant fait parler d’elle, et que les critiques, tant professionnelles que du public, soient unanimes.
L’explication du succès de la série réside dans son titre : Empathie. Premièrement, c’est ce dont on est témoin dans cet institut psychiatrique, en suivant la Dre Bien-Aimé, qui, malgré une vie personnelle catastrophique, excelle dans son travail, entre autres, parce qu’elle fait preuve d’empathie envers ses patients. Deuxièmement, parce que l’empathie manque cruellement dans notre société présentement, tant à la télévision, dans les médias que dans l’actualité. Empathie vient remplir un espace laissé vacant, mais très important pour se sentir humain.
La série et l’excellente écriture de Florence Longpré nous font réfléchir, pleurer et rire dans le même épisode. Et c’est là où l’autrice et actrice est le plus habile : la tristesse côtoie la folie et le rire. Elle est aussi capable de nous faire éprouver de l’empathie pour ses personnages, malgré les crimes qu’ils ont commis.
Ajoutez des éléments décalés et figuratifs, une trame sonore excellente et originale, une réalisation dynamique, une superbe distribution d’acteurs, qui nous offrent des performances époustouflantes, et vous obtenez Empathie.
Pas surprenant que depuis sa mise en ligne le 10 avril, Empathie a généré plus de visionnements sur Crave que les versions françaises de séries comme The Last of Us ou The White Lotus. Une deuxième saison a été confirmée. Vous aussi, essayez l’Empathie ! 9,5 sur 10
Ciné-gars – Si vous voulez regarder une série québécoise cette année, mais que vous ne savez laquelle choisir, et bien ne cherchez plus, voici Empathie !
Tous les comédiens et comédiennes sont parfaitement choisis, comme un grand chef cuisinier choisirait ses ingrédients au marché. Florence Longpré et Thomas Nagitol font un duo parfait, tels des danseurs de tango. Florence crève l’écran, malgré la lourdeur de son rôle de psychiatre ayant du mal à se relever d’une dure épreuve.
Pour ma part, je trouve le sujet intéressant, les instituts psychiatriques étant rarement utilisés dans nos télés. De plus, il y a un côté artistique qui est bien présent tout au long de la série. 9 sur 10
