Pierre Roberge et Emily Ormond

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Deux auteurs de Sainte-Anne-des-Lacs

Marie-Andrée Clermont et Suzanne Labrecque, amies de la bibliothèque de Sainte-Anne-des-LacsSaviez-vous que plusieurs auteurs vivent ici même, à Sainte-Anne-des-Lacs ? Nous sommes heureux de vous en présenter quelques-uns, dont vous pouvez emprunter les livres à la bibliothèque.

Pierre Roberge a fait carrière comme bibliothécaire avant de se lancer dans l’écriture. Les deux ouvrages qu’il a signés sont à l’opposé l’un de l’autre, bien que l’un et l’autre soient reliés au monde de la bibliothèque montréalaise, dont cet auteur connaît non seulement tous les secrets, mais aussi l’origine et l’évolution à travers les décennies.

À la fin tu es lasse de ce monde ancien présente une biographie romancée d’Éva Circé-Côté, la première bibliothécaire de la Ville de Montréal, une battante des débuts du XXsiècle. Journaliste, écrivaine, poétesse, dramaturge… et avant tout bibliothécaire, elle a fait avancer la cause des femmes, combattu l’ignorance chez les Canadiens français, tenu tête au clergé, et poussé sans répit son grand rêve : la construction de la première bibliothèque de Montréal. Le récit évoque les amours romantiques d’Éva Circé avec Pierre-Salomon Côté… le combat perpétuel de l’héroïne contre les préjugés de l’époque, sa ténacité, son intelligence, sa persévérance indéfectible. La partie historique est bien documentée et Pierre Roberge pimente aussi son récit de fragments poétiques, une originalité intéressante. 

Dans Le dernier rayon sur la gauche, l’auteur s’en donne à cœur joie dans une histoire abracadabrante ayant pour décor une bibliothèque dystopique dirigée par un personnage prétentieux aux projets rocambolesques. Bibliothécaire de jour, le narrateur s’adonne, le soir, à des missions secrètes comme détective privé. Il fait ressortir avec humour les difficultés relationnelles entre les employés et le rôle central de la bibliothèque dans la vie du quartier. L’histoire se corse lorsqu’un meurtre est commis… Son enquête l’entraîne alors dans des mésaventures burlesques, mais il finit par trouver qui a commis le crime et, surtout, pourquoi. Une invitation à bien observer les détails, parler aux gens, regarder au-delà des apparences pour mieux percevoir la réalité et les drames qu’on ne soupçonne pas. Et voir que les regrets et les valeurs peuvent mener très loin. C’est difficile à croire, mais Pierre Roberge affirme s’être inspiré d’événements réels… Quoi qu’il en soit, les fous rires sont garantis, tout en entraînant une certaine réflexion sur les relations humaines.

Mauvaise foi, de l’autrice Emily Ormond, se déroule principalement à Montréal, dont on reconnaît plusieurs lieux iconiques et qui sert de décor à un long dialogue amoureux qui explore intensément le labyrinthe des émotions. Vu tantôt du point de vue masculin, tantôt du point de vue féminin, ce chassé-croisé incessant expose le sentiment amoureux sous toutes ses facettes, et c’est là que le titre prend son sens, car la mauvaise foi s’insinue dans de nombreuses répliques. Manifeste-ment très attirés l’un par l’autre, Beau et Vivian expriment leur pensée dans de longs échanges qui abordent sans pudeur tous les sujets, des plus légers aux plus philosophiques. Des énoncés d’une grande profondeur succèdent à des attaques perverses, parfois malsaines, vraisemblablement liées à une douleur intense. On s’intéresse à l’art, on parle de médecine, on dissèque de grandes idées, il est même question de jardinage… ce qui produit un roman énigmatique. Et l’amour, toujours à l’avant-plan, y est évoqué comme une quasi-utopie à laquelle, pourtant, Beau et Vivian se raccrochent désespérément. Parviendront-ils à se rejoindre ? Telle est la question.

La mauvaise foi est le fait de fuir la peur de ne pas être à la hauteur de ce que nous sommes en masquant nos motivations aux yeux des autres. Emily Ormond

Où en sommes-nous avec l’espace bibliothèque qui doit faire partie du nouvel hôtel de ville de Sainte-Anne-des-Lacs ? À la dernière assemblée du conseil municipal,
il n’a été question que de la subvention pour l’hôtel de ville.
Les Amis de la bibliothèque s’inquiètent…

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