Trio Enzo de Rosa

Au piano Enzo de Rosa accompagné de Olga Murysina au violon et de Dmitry Babich au violoncelle – photo: Raoul Cyr
Carole Trempe
Les derniers articles par Carole Trempe (tout voir)

Un voyage à travers les émotions humaines

Carole Trempe – Dans la série Grands Classiques, Diffusions Amal’Gamme présentait le Trio Enzo De Rosa et Les plus belles musiques de films à la salle de spectacle Saint-François-Xavier de Prévost, le samedi 11 octobre 2025. Un hommage vibrant aux chefs d’œuvre des compositeurs qui ont marqué l’histoire du cinéma et l’inconscient collectif.

Au piano Enzo de Rosa accompagné d’Olga Murysina au violon et de Dmitry Babich au violoncelle : trois musiciens exceptionnels capables de recréer, à eux seuls, un son orchestral digne des plus grandes bandes sonores. Leur interprétation soutenait magnifiquement les extraits de films iconiques qui ont influencé le public depuis des décennies.

Le programme a été divisé en thèmes et proposait un voyage à travers les émotions humaines.

Les amours dramatiques et érotiques furent illustrés par Love Story (1970, Francis Lai) et La Califfa (1970, Ennio Morricone). 

Les films d’aventure à échelle épique par Un thé au Sahara (1990, Ryuichi Sakamoto), Légendes d’automne (1994, James Horner) et Il était une fois dans l’Ouest (1968, Ennio Morricone.)

L’amour et la quête de liberté avec Fantasia (1940, Disney) sur Clair de Lune de Claude Debussy et The Hours (2002, Philips Glass).

Les amours impossibles à travers les extraits de Parfum de femme (1974, C. Cardel), Roméo et Juliette (1968, Nino Rota), Quelque part dans le temps (1980, John Barry) et Nuovo Cinema Paradiso (1988, Ennio Morricone).

Enfin, l’amour divin et Les amours sans fin célébrés par La neuvième porte (1999, Wojciech Kilar), La Maison du lac (1981, Dave Grusin) et Sabrina (1995, John Williams).

La projection des extraits muets de ces films accompagnée de la musique en direct, nous a transportés dans l’imaginaire, au-delà des époques et des lieux. Voir défiler autant de grands titres, de mélodies inoubliables, de compositeurs et d’acteurs légendaires fut une expérience riche en émotions et en souvenirs. 

Entendre cette musique vivante aussi magnifiquement interprétée a amplifié notre expérience sensorielle : elle a créé une ambiance, a souligné une action et a contribué à notre immersion spontanée dans le film. Cette musique a maintenu la continuité narrative. Cette symbiose entre les images et les sons a ravivé la mémoire collective et réaffirmé la puissance émotionnelle du cinéma. 

La musique est une compagne invisible de la narration visuelle. Ce soir-là, l’interprétation lyrique et sensible des artistes sur scène était, à elle seule, digne d’un premier rôle.

Certains spectateurs ont pu trouver l’expérience un peu déroutante, la musique étant jouée en parallèle des extraits muets. En effet, au cinéma, la musique est habituellement intégrée à un ensemble – dialogues, effets sonores, images-formant une expérience immersive complète. Ici, il fallait réapprendre à écouter la musique dans sa richesse, indépendamment de la trame filmique. Mais cette singularité faisait aussi partie de la beauté de ce concert. Elle invitait à une écoute active, à une redécouverte.

Il n’en demeure pas moins que ce concert fut une expérience sensorielle visuelle et auditive extraordinaire.

print