Coudes à coudes pour tous

Journal des citoyens - coude a coude

Service de distribution inédit

Marie-Claude Aspiros – Le 23 mars dernier, le couperet tombe. Le premier ministre du Québec, François Legault annonce la fermeture temporaire de tous commerces et entreprises non essentiels du Québec. Les travailleurs seront dorénavant confinés chez eux, avec un accès limité aux biens essentiels.

Dans les jours qui ont suivi la nouvelle, Alain Corriveau, président du Réseau des gens d’affaires de Prévost (RGAP), s’est demandé quoi faire pour aider les gens, esclaves de leurs murs. Il a tout de suite pensé à la boutique en ligne, plus précisément au concept de panier unique. Mais à ses yeux, il était vital que la boutique prenne la forme d’un OSBL propulsée par le RGAP, qui était alors en inertie. 

Un concept inédit

La réalité étant qu’à Prévost, peu de commerces sont disposés à faire du commerce en ligne ou ne possèdent même pas de site Web. L’idée était donc de leur faire profiter d’une plate forme universelle qui rendrait non seulement service aux commerçants, mais également à la population.

Il était ainsi question de créer un regroupement de marchands pour faire une offre globale d’achat en ligne, avec panier, paiement et livraison unique. De là est né Coudes à coudes, un organisme sans but lucratif au service de la population, visant, notamment à lui faciliter l’accès aux biens essentiels. 

L’aspect communautaire occupe une place de choix dans ce tout nouvel organisme, qui en fait se veut être le moteur qui permet à une vingtaine de commerçants (à ce jour) de rayonner en offrant leurs produits, lesquels sont livrés, sans contact, directement chez le client. « Les gens ont ainsi accès à une offre diversifiée en un seul et unique paiement », explique Alain Corriveau.

C’est ainsi que le nouveau président RGAP, accompagné d’une foule de bénévoles provenant de divers milieux (dont des travailleurs autonomes qui se battent tous pour leur survie financière) a mis sur pied, en un temps trois mouvements, le projet Coudes à coudes. « Ce qui est merveilleux, c’est que ces gens trouvent le temps et les ressources pour aider les autres. On travaille non seulement pour l’ensemble des commerçants, mais également pour la population locale », insiste l’homme derrière le projet. 

Fait à noter, l’accès au service ne coûte rien d’autre que le coût du panier, en plus de la livraison. « Mais si on pense qu’on achète de trois ou quatre commerçants en une fois, les frais sont tout de même minimes », nous rassure Alain Corriveau. D’autre part, le service est accessible à la clientèle habituelle des commerçants de Prévost, qu’ils habitent le nord de Saint-Jérôme, Sainte-Anne-des-Lacs ou une partie de Saint-Hippolyte.

L’après COVID-19

Une chose paraît certaine, Coudes à coudes n’est pas qu’une solution temporaire, l’organisme est là pour rester. L’offre sera modulée en fonction de l’évolution du marché, et il y a déjà plusieurs alternatives qui sont prévues, comme les plages de livraison, qui pourraient se faire davantage en fin de journée, de façon à accommoder le plus de gens possible. 

Coudes à coudes présente aussi, de façon régulière, la marchandise de nouveaux commerces qui se joignent à l’organisme. De plus, il est prévu d’avoir un espace physique où les clients pourraient aller eux-mêmes chercher leurs commandes. Les gestionnaires se gardent donc une certaine flexibilité pour mieux s’adapter.

Finalement, pour Alain Corriveau, le plus important dans cette crise, outre la santé de ses pairs, c’est de promouvoir l’achat local. « Les organismes sans but lucratif dépendent tellement des commerçants pour survivre », affirme-t-il. « C’est maintenant à notre tour de les encourager. C’est un moyen d’investir pour nous-même, dans notre communauté et pour notre futur. De cette façon, tout le monde y gagne! »

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