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Ils sont victimes de leur succès
Anthony Côté – La popularité des sentiers de plein air est indéniable. Mais dans certains cas, l’affaissement du sol créé par le passage des randonneurs peut rendre un sentier impraticable.
L’achalandage dans les sentiers de plein air était en croissance avant la pandémie et, depuis celle-ci, la courbe d’achalandage ne semble pas « s’aplanir ». Ceci a une conséquence fâcheuse sur l’état des sols dans et sous les sentiers : ils se font compacter et avec le temps, le tracé du sentier devient une dépression et les racines des arbres semblent sortir du sol. Ce ne sont pas elles qui remontent, mais bien le sol qui s’affaisse. Autre conséquence : le creux ainsi formé capte l’eau de pluie et il se draine difficilement formant par endroit des trous de boue. Ces dépressions boueuses peuvent prendre plusieurs jours pour s’assécher. Selon les pentes, le sentier peut même devenir un petit ruisseau après une forte pluie causant une forte érosion dans le sentier.
Plus préoccupante encore est l’interruption du drainage du sol « sous » le sentier. En effet, lorsque le sentier longe une colline ou un dénivelé, l’eau de pluie qui normalement percole vers le bas de la pente se bute au sol compacté du sentier. Le sentier forme maintenant un barrage. L’eau emprisonnée remonte vers la surface et le sol du sentier devient détrempé. Il s’ensuit un trou de boue qui avec l’ajout d’eau de pluie peut rendre le sentier impraticable. Ce qui caractérise ce phénomène c’est que même avec quelques semaines sans pluie, le trou de boue semble toujours aussi « juteux ».
Le drainage
Heureusement, il y a des correctifs qui peuvent être entrepris pour corriger le drainage déficient d’un sentier « atteint ». Pour les sentiers « creusés » par les randonneurs, pratiquer un dégagement dans le bord du sentier peut suffire s’il y a un point bas sur un côté du sentier. Sinon, c’est le rechargement : remplir le creux et rehausser le centre du sentier avec une terre sablonneuse ou, en dernier lieu, de la criblure de pierre. Si aucun drainage n’est possible (terrain plutôt plat et marécageux) et que le sentier ne peut être déplacé sur un terrain plus élevé et mieux drainé, la construction d’une passerelle peut s’avérer la seule solution.
Creuser un fossé
La technique pour les trous de boue « juteux » est celle qui requiert le plus de jus de bras. Il s’agit de creuser un fossé assez profond sur le côté haut en bordure du sentier, là où l’eau percole vers le sentier. Selon la gravité du problème, le fossé peut atteindre plusieurs mètres de long. Ce fossé doit capter toute l’eau qui est stoppée par le sol compacté du sentier. Une tranchée est ensuite creusée perpendiculaire au sentier jusqu’à un point bas où on enterre une section de tuyau de drainage. L’eau qui s’accumule dans le fossé est ainsi drainée vers le point bas en passant sous le sentier.
Ces trois techniques ont été appliquées dans les sentiers de la Forêt Héritage cet automne surtout dans les pistes de ski de fond du secteur Haut Saint-Germain. Espérons que le gel apportera un peu de répit aux équipes de bénévoles qui œuvrent au drainage des sentiers. Mais n’oublions pas que les cas non résolus réapparaîtront au printemps si tous les endroits problématiques n’ont pas les conditions propices pour « s’essorer » cet automne.